Juste avant la fenêtre internationale, la 9e journée de Betclic ELITE a rebattu plusieurs cartes. Nanterre 92 et la SIG Strasbourg ont confirmé leur excellente dynamique avec une quatrième victoire consécutive, Le Mans a mis fin à sa mauvaise passe en s’imposant à Nancy, tandis que Saint-Quentin a signé un succès fondateur contre Cholet après une semaine agitée. Dans le match de clôture, LDLC ASVEL a quant à lui dominé la JDA Dijon au terme d’un duel accroché, marqué par l’expulsion de David Holston.
L’affiche avait tout du match piège pour Nanterre 92 face à un promu qui bouscule régulièrement les cadors. Les Franciliens s’en sortent finalement 85-78, au terme d’un combat de 40 minutes.
Porté par un Mathis Dossou-Yovo dominateur près du cercle (16 points, 7 rebonds), Nanterre démarre fort… avant de voir Boulazac revenir puis passer devant en fin de premier quart-temps (19-21), sous l’impulsion d’Angelo Warner et Hugo Robineau. Le duel intérieur entre Dossou-Yovo et Ousman Krubally donne le ton d’un match très physique.
Julien Mahé recentre ensuite son équipe sur la maîtrise du rebond. Les secondes chances offertes à Benjamin Sene et Mitchell Saxen permettent à Nanterre de garder la main, même si le score reste serré à la pause (38-37). C’est encore Dossou-Yovo qui offre l’avantage aux siens au buzzer de la mi-temps.
Au retour des vestiaires, le duo Warner – Robineau (20 points, 7 rebonds pour ce dernier ; 16 points, 7 passes pour le premier) continue de poser des problèmes à la défense locale. Mais Nanterre va trouver son closer : Benjamin Sene. Le meneur signe un véritable chantier offensif, termine avec 26 points et 8 passes décisives, et assomme les espoirs périgourdins dans le dernier quart-temps. Pour la première fois depuis plus de deux ans, Nanterre enchaîne quatre succès à Maurice-Thorez. Boulazac, lui, peut regretter une nouvelle fin de match manquée face à un leader.
En déplacement à Jean-Weille, le MSB devait absolument réagir après ses deux premières défaites de la saison à domicile. Mission accomplie avec une victoire 78-76 face au SLUC Nancy, au terme d’une rencontre à deux vitesses.
Les Manceaux réalisent un départ idéal : 9-0 en trois minutes, à 3/3 à 3 points, puis 13-0 après cinq minutes. L’adresse extérieure fait la différence d’entrée et place le SLUC dans une situation délicate. Mais la réaction nancéienne s’organise autour de Landers Nolley II (18 points) et Stéphane Gombauld, une nouvelle fois très solide (21 points, 5 rebonds). Nancy revient progressivement et reste à distance raisonnable à la pause (36-46).
Au fil des minutes, le tandem Nolley – Gombauld finit par faire basculer la dynamique : le SLUC recolle puis passe même devant sur un tir primé d’Enzo Goudou-Sinha (62-61, 31’). Le scénario d’un renversement complet semble alors possible.
Côté MSB, Trevor Hudgins, discret jusqu’ici (2 points après 30 minutes), se réveille au meilleur moment. Le meneur enchaîne 6 points en trois minutes, redonne de l’air aux siens et participe à verrouiller un succès précieux. Il termine avec 8 points, 5 rebonds, 4 passes et 2 interceptions, lignes statistiques discrètes mais décisives dans le contexte. Nancy paie au final très cher son entame manquée, tandis que Le Mans met fin à sa mauvaise série sans forcément briller, mais avec des ressources mentales retrouvées.
Le duel entre Chalon-sur-Saône et la SIG Strasbourg opposait deux équipes en pleine confiance, chacune sur trois succès de rang. Au terme d’un match au scénario totalement fou, ce sont les Strasbourgeois qui s’imposent 75-69 et enchaînent une quatrième victoire consécutive.
La SIG démarre bien, dans le sillage de Marcus Keene à la création et des intérieurs bien trouvés (14-20, 10’). Mais tout bascule au début du deuxième quart-temps : le coach strasbourgeois Janis Gailitis est expulsé pour deux fautes techniques, imité peu après par Marcus Keene, renvoyé aux vestiaires après un geste d’humeur. Sans entraîneur principal ni meneur titulaire, Strasbourg se retrouve en situation extrêmement délicate.
Chalon, porté par un énorme Jeremiah Hill (29 points, 5 rebonds, 6 passes), profite immédiatement de l’aubaine. En cinq minutes, l’Élan inflige un 19-4, recolle puis revient aux vestiaires à seulement un point (36-37).
La réponse strasbourgeoise viendra de la raquette. Nelly Joseph signe l’une des lignes statistiques de la soirée : 16 points et 18 rebonds (!) pour dominer la peinture et donner de multiples secondes chances à la SIG. Son impact intérieur libère la paire Jean-Baptiste Maille – Gabe Brown, auteurs ensemble de 26 points. Maille, notamment, plante un tir décisif dans le money time, le fameux « dagger » qui scelle pratiquement l’issue de la rencontre.
Chalon, sonné par la capacité de Strasbourg à rester maître de ses émotions dans un contexte aussi particulier, n’arrive plus à inverser la tendance. La SIG s’impose 75-69 et confirme sa place dans le groupe de tête, en démontrant une fois de plus une résilience peu commune
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La dernière affiche du multiplex opposait deux équipes en quête de repères : Saint-Quentin, en difficulté en ce début de saison, et Cholet, en plein doute après plusieurs revers consécutifs. Dans un contexte particulier – avec le départ récent de Philippe Da Silva et l’arrivée sur le banc de Pedro Nuno Monteiro – les Phénix ont remporté un succès important 77-68.
Dès l’entame, l’énergie picarde saute aux yeux. Jordan Caroline (13 points, 9 rebonds) et Giovan Oniangue impriment une intensité défensive de tous les instants. En face, malgré la bonne mise en route du local de l'étape Nathan De Sousa, Cholet peine à trouver du rythme. À la pause, Saint-Quentin mène logiquement 34-26.
Au retour des vestiaires, les Phénix continuent de miser sur leur collectif, derrière un trio Eddie Ekiyor – Caroline – Nick Johnson très solide. En sortie de banc, Boris Dallo apporte une contribution majeure : 11 points, 6 rebonds, 4 passes, symbole d’un engagement total des locaux.
Cholet, lui, ne parvient jamais vraiment à renverser la vapeur. À court de réponses, le CB encaisse une quatrième défaite consécutive en championnat et voit son bilan passer dans le négatif (4 victoires – 5 défaites). Saint-Quentin, en revanche, met fin à une série de sept défaites sur ses huit premiers matches : un vrai choc psychologique réussi pour le club de l’Aisne, qui aborde désormais la trêve avec un peu plus de sérénité, en attendant d’autres ajustements éventuels.
En clôture de la soirée, LDLC ASVEL accueillait la JDA Dijon à l’Astroballe, avec l’obligation de réagir après une lourde défaite en EuroLeague face à Monaco. Les Villeurbannais s’imposent finalement 85-80 au terme d’un match très disputé, marqué par un tournant majeur : l’expulsion de David Holston.
Le début de rencontre est équilibré. Dijon trouve rapidement Tariq Owens près du cercle (13 points), bien servi par ses extérieurs, tandis que côté rhodanien, le duo Thomas Heurtel – Nando De Colo retrouve des automatismes. LDLC ASVEL mène de trois points après dix minutes, avant de passer la vitesse supérieure au début du deuxième quart-temps : un 11-0 en deux minutes (29-15, 12’), pour un total de 18-0 entre la fin du premier et le deuxième quart.
L’Astroballe a droit à quelques séquences spectaculaires, notamment une double passe dans le dos Heurtel – De Colo pour servir un coéquipier dans le corner, alors que Mbaye Ndiaye rayonne sur l’ensemble de la rencontre (18 points, 11 rebonds). Mais Dijon refuse de lâcher. Williams Narace, David Holston (12 points) et Gregor Hrovat (21 points) remettent la JDA sur les rails. Juste avant la pause, Hrovat inscrit même un buzzer beater du milieu de terrain pour ramener les siens à -6 (47-41).
Le match se tend encore un peu plus au troisième quart. Dijon revient, Owens et Holston multiplient les prises d’initiative, et les Villeurbannais voient leurs pertes de balle offrir des munitions supplémentaires aux Bourguignons.
Le tournant intervient à une trentaine de secondes de la fin du troisième quart-temps : David Holston est expulsé pour une faute antisportive, cumulée à une technique reçue plus tôt dans la partie. Dans l’incompréhension côté dijonnais, LDLC ASVEL profite de ce moment de flottement pour repasser devant et aborder le dernier quart avec une courte avance (61-60).
La fin de match se joue ensuite sur des détails. Gregor Hrovat tient la JDA dans le coup, répondant aux initiatives de Mbaye Ndiaye. Mais dans la dernière minute trente, c’est Shaquille Harrison qui se mue en héros villeurbannais : ses 7 points inscrits dans ce laps de temps offrent un matelas de quatre points aux locaux. Glynn Watson Jr., encore très précieux en sortie de banc (22 points), finit le travail sur la ligne des lancers pour sceller la victoire 85-80.
LDLC ASVEL rebondit ainsi après une semaine compliquée et signe une septième victoire en neuf journées, confirmant sa présence dans le groupe de tête. Dijon, de son côté, pourra nourrir des regrets, tant la rencontre est restée indécise jusqu’au bout.
1. Nanterre et Strasbourg font le 4 à la suite
Nanterre 92 (victorieux de Boulazac) et la SIG Strasbourg (impressionnante à Chalon malgré les expulsions de Gailitis et Keene) enchaînent une quatrième victoire consécutive et s’installent durablement dans le haut du classement.
2. Saint-Quentin se relance, Le Mans souffle, Cholet et Nancy en danger
Saint-Quentin retrouve le chemin du succès après une série noire, dans un contexte de changement de coach. Le MSB stoppe sa mauvaise passe à Nancy, alors que le SLUC et Cholet enchaînent les regrets et voient la trêve arriver au bon moment pour se remettre d’aplomb.
3. LDLC ASVEL réagit et reste au contact du groupe de tête
Bousculé par Dijon mais porté par Mbaye Ndiaye, Glynn Watson Jr. et un Shaquille Harrison décisif dans le money time, LDLC ASVEL s’impose au bout du suspense. Une victoire importante pour effacer la déconvenue européenne et aborder la trêve avec des certitudes retrouvées.