Pau intraitable
Le roster palois de cet opus 2002-03 est l’un des plus impressionnants jamais vus en Béarn. Pour accompagner sept des finalistes malheureux en 2002 (Freddy Fauthoux, Dragan Lukovski, Rod Sellers, et son carré magique de jeunes talents Boris Diaw, Mike et Flo Piétrus, Artur Drozdov), Pierre Seillant a recruté du lourd. Il a chipé à Nancy sa doublette d’internationaux Fabien Dubos – Cyril Julian, et à l’ASVEL son shooteur Kyle Hill. Fred Sarre glisse en début de saison qu’il a « une Ferrari entre les mains. » Cette équipe est un savant mélange entre jeunesse et expérience. Autour du très solide axe meneur-pivot Lukovski-Sellers, ses jeunes sautent au plafond, apportent fraicheur et énergie.
Les attentes sont élevées. Les résultats seront à la hauteur. Lors des 26 premières journées de championnat, les Palois ne s’inclinent qu’une seule fois, à domicile face à l’ASVEL (81-88, 11e journée). Ils termineront la saison régulière avec 3 défaites, record du club égalé (1995-96 et 1998-99). En février, l’Elan remporte à domicile la première Semaine des As nouvelle formule. Puis s’adjuge quelques mois plus tard la Coupe de France à Bercy face au BCM Gravelines. Seule déception, cette belle équipe ne parvient pas à s’extirper d’un groupe très relevé en Euroleague (Trevise, Barça, Efes Pilsen, Fortitudo Bologne, Cibona…) et à rallier le Top 16, la faute à deux mois de décembre-janvier mal négociés.
En playoffs, l’armada paloise balaie tout sur son passage. Les courageux Havrais d’Eric Girard, surprenant huitièmes, sont « sweepés » en quart de finale. Même tarif pour le BCM en demie. La finale du championnat oppose comme les deux années précédentes les deux premiers du championnat, Pau et l’ASVEL. Même après avoir perdu Yann Bonato, libéré en cours de saison, l’ASVEL de Philippe Hervé, possède une raquette de poids (Robert Gulyas et Vasco Evtimov) et un fort Q.I. basket (Stevin Smith, Andre Owens, Harold Mrazek…). Les Villeurbannais ne pèsent pas bien lourd au match aller dans le Béarn (95-73), puis prennent une cinglante revanche à l’Astroballe, derrière un Simon Petrov de feu (28 points en 22 minutes pour le petit meneur slovène) : 102-78, soit le plus gros écart sur une finale depuis la création des playoffs !
Cependant l’Elan a gagné le droit de jouer la belle dans son Palais. Les Palois ne vont pas rater l’occasion de célébrer le titre à la maison, une première depuis 1996. A l’issue d’un match d’appui très défensif, ils s’imposent 74-66. Mike Pietrus et Boris Diaw, fraichement draftés, prennent le micro et rendent un dernier hommage au public palois. Les deux « gamins » de 21 ans peuvent quitter Pau avec le sentiment du devoir accompli. Cette huitième couronne est synonyme de trois années garanties en Euroleague. Pierre Seillant jubile : « Nous avons fait un pari avec les jeunes et il s’achève en apothéose, sur un triplé. »
Les faits marquants de la saison
On peut être élu MVP français de la saison en étant simplement le 8e meilleur marqueur de sa propre équipe. C’est la perf’ réalisée par Boris Diaw, l’atypique ailier à tout faire de l’Elan Béarnais. Ce joueur de 21 ans impressionne par son altruisme, sa polyvalence et sa justesse de jeu (54,2% aux tirs, 5,2 rebonds, 4,1 passes).
Rico Hill (1,98 m, 26 ans) n’a pas l’occasion de célébrer son trophée de MVP étranger. Talentueux au possible mais ingérable, l’ailier-fort du MSB a quitté la Sarthe fin avril, cinq journée avant la fin du championnat. Sans son meilleur marqueur, le MSB échouera en demi-finale des playoffs contre l’ASVEL.
Le 4 janvier 2003, Laurent Sciarra (Paris) signe un triple double (14 points, 10 rebonds, 11 passes).
En Pro B, Tariq Kirksay (1,98 m, 23 ans, Rueil, Pro B) assure 34 points, 11 rebonds, 12 passes, 5 interceptions et… 50 d’évaluation le 15 février 2003 face à Evreux. Toutefois, cela ne sera pas le record d’évaluation de la saison. Kelvin Gibbs (2,02 m, 24 ans), le pivot de Brest fera encore mieux : 31 points, 26 rebonds, 11 passes et 54 d’évaluation le 19 avril 2003 contre Beauvais !
Les Trophées de la Saison 2002-03
M.V.P. Français : Boris Diaw (Pau-Orthez) | Meilleur Marqueur : Aubrey Reese (Roanne) – 19.9 pts | |
M.V.P. Etranger : Rico Hill(Le Mans) | Meilleur Rebondeur : K’Zell Wesson (Cholet) – 10.6 rb | |
Entraîneur de l’Année : Frédéric Sarre (Pau-Orthez) | Meilleur Passeur : Laurent Sciarra (Paris Basket Racing) – 9.5 pd | |
Meilleur Jeune : Pape-Philippe Amagou (Le Mans) | Meilleur Contreur : John Alisson (Roanne) – 1.9 ctr | |
Défenseur de l’année : Makan Dioumassi (Hyères-Toulon) |
Les autres Compétitions de la Saison 2002-03
Semaine des As – Pau-Orthez
Quart de finales |
Champagne à Reims ! Onze ans après sa liquidation en 1992, le Reims Champagne Basket est de retour au plus haut niveau. Entre-temps, le club marnais a gravi tous les échelons depuis la Nationale 4. L’entraîneur historique Francis Charneux est revenu dans son club d’origine, après un crochet chez les voisins de l’Espé Châlons-en-Champagne, pour lui permettre d’accéder à la N1 en 1995 puis à la Pro B en 2000. Pour cette troisième saison dans l’antichambre, il dirige un groupe sans star mais porté par un collectif sans faille. Les Français, Régis Boissié, le meilleur passeur de Pro B, Olivier Bardet, Mathieu Sturm, Mohamed Sy, Toussaint Tomaku, Stéphane Khiari sont tirés vers le haut par un duo US haut de gamme : Trazel Silvers à l’aile et T.J. Lux dans la peinture (21,7 points, 8,7 rebonds).
L’équipe gagne douze de ses treize premiers matches, connait une petite baisse de régime au printemps, et puis l’académie de jeu se remet en place dans la dernière ligne droite du championnat. Le 24 mai 2003, les Rémois fêtent la montée devant leurs supporters. L’aventure en Pro A durera quatre ans. Ensuite, le RCB redescendra en Pro B puis en N1 avant de fusionner en 2010 avec le voisin châlonnais pour former le Champagne Châlons-Reims Basket (CCRB).
Les Trophées de la Saison 2002-03
M.V.P. Français : Cyril Akpomedah (Châlons-en-Champagne) | Meilleur Marqueur : Rashard Lee (Antibes) – 24.6 pts | |
M.V.P. Etranger : Mike Jones (Reims/Saint-Quentin) | Meilleur Rebondeur : Kelvin Gibbs (Brest) – 12.9 rb | |
Entraîneur de l’Année : Non attribué | Meilleur Passeur : Régis Boissié (Reims) – 7.5 pd | |
Meilleur Jeune : Non attribué | Meilleur Contreur : Cyril Akpomedah (Rennes) – 1.6 ctr |