L’ASVEL de Greg Beugnot venait de disputer 5 finales en 6 ans. Toutes perdues. Les Villeurbannais avaient échoué, inexorablement, dans leur quête de ce 16ème titre que toute une ville attendait depuis 1981. Ironie du sort, c’est l’année où Gregor Beugnot a été prié de faire ses valises que ce titre tant attendu est arrivé…
2001 est une année de rupture à l’ASVEL. Le club s’appelle désormais l’Adecco ASVEL. Le président Marc Lefèbvre laisse sa place à Gilles Moretton. Greg Beugnot est remplacé par le Monténégrin Bogdan Tanjevic (54 ans). Un grand nom du coaching européen. 30 ans de carrière, un palmarès long comme le bras : double champion de Yougoslavie, vainqueur de l’Euroleague avec le Bosna Sarajevo, champion d’Italie. Tanjevic est aussi le sélectionneur de l’Italie, championne d’Europe en 1999 à Paris. Pendant l’été 2001, le Monténégrin, tout affairé à préparer l’EuroBasket en Turquie a confié à son agent, Didier Rose, le soin de composer sa nouvelle équipe.
Le premier jet n’est pas très convaincant. Plusieurs joueurs ne sont pas au niveau attendu (Peter Hoffman, Gordan Firic, Thalamus McGhee…). La construction de l’équipe sans meneur gestionnaire (Arsène Ade-Mensah et Simon Petrov) est baroque. Il peine à se dégager une unité de cet ensemble composite de 7 nationalités différentes. Cependant, l’ASVEL, grâce au soutien financier du milliardaire Michel Reybier, a les moyens de corriger le tir. Les arrivées en cours de route des meneurs américains John Celestand puis Reginald Freeman ne seront pas anodines.
En outre, la plupart des joueurs découvrent la méthode Tanjevic. « Dans le système yougoslave, les gens qui ne supportent pas partent, et les plus forts restent », décrira Yann Bonato, revenu à la compétition après une année quasi blanche. « Ceux qui sont restés ont été capables de gérer la pression. » Pression de l’entraîneur, mais aussi pression du public villeurbannais qui ne se reconnaît pas vraiment dans ce groupe hétéroclite et lui a trouvé un surnom : « l’United Colors of Moretton ».
De fait, l’équipe ne séduit pas comme ses devancières mais elle fait le métier sur le terrain, réalisant un parcours honnête en Euroleague (8v-6d) et décrochant la deuxième place en championnat, à une seule longueur de Pau-Orthez. A la fin du mois d’avril, Bogdan Tanjevic apprend dans la presse qu’il ne sera pas reconduit la saison suivante. L’ambiance se détériore entre l’entraîneur et sa direction. Mais comme le dit alors Yann Bonato, le Monténégrin est un « coach de playoffs ». Il a conditionné son équipe pour qu’elle soit prête au mois de juin.
En quart de finale, le MSB de Shawnta Rogers, Sandro Nicevic et d’un certain J.D. Jackson est écarté en trois manches. En demi-finale, l’équipe de Cholet est balayée deux manches à zéro. Comme en 1996, en 1999 et en 2001, la finale oppose l’ASVEL à Pau-Orthez. La première manche est une guerre de tranchée. Aucune des deux équipes ne dépasse la barre des 40%. Les Palois, très brouillons (24 balles perdues), laissent filer le match 1 dans leur Palais (68-77).
Le match retour est du même tonneau, très serré pendant les 20 premières minutes (36-33 pour l’ASVEL à la pause). Puis les champions de France prennent l’ascendant. Les Villeurbannais, réduits au pain sec et à l’eau sont dans les cordes (38-47). Une troisième manche dans le Béarn se profile… L’étincelle viendra de Simon Petrov. Le petit meneur slovène n’est jamais aussi bon que dans les matches à gros enjeu (14 points en 17 minutes), donne cinq points d’avance aux Verts (63-58). Mais Freddy Fauthoux n’est pas mal non plus dans son genre et à 30 secondes de la fin, Pau a repris l’avantage (63-64). Sur la dernière attaque villeurbannaise, Nikola Vujcic hérite de la gonfle à 3 mètres du cercle. Entouré de trois défenseurs, le pivot croate trouve la planche (65-64). Boris Diaw hérite de la balle de match. L’ailier de 20 ans se débarrasse facilement de son défenseur, trouve un petit tir seul à 4 mètres à 45 degrés. Qu’il rate. Le public envahit le terrain. C’est la délivrance. Après 21 ans d’attente et une dernière saison éreintante, l’ASVEL est championne de France.
Les faits marquants de la saison
Roger Esteller « Le Tigre de sants », arrivé en prêt à Pau en 2000, est élu MVP étranger pour Maxi-Basket. Mais au scrutin des journalistes réalisé par L’Equipe c’est le Britannique Tony Dorsey (Cholet), meilleur scoreur de la Pro A, qui rafle la couronne. Chez les Français, les avis sont unanimes pour récompenser Cyril Julian (Nancy).
Après 20 ans au sein du même club, l’Elan Béarnais, Didier Gadou (36 ans) met fin à sa carrière. A son palmarès, 7 titres de champion de France, une coupe Korac, trois Coupes de France et encore trois Tournois des As…
Le Montpellier Paillade sauve sa peau sportivement en Pro A après une saison difficile. Mais la mairie jette l’éponge. C’est la fin du basket pro masculin à Montpellier après 14 saisons consécutives en Pro A.
Le 17 mars 2002, le SLUC Nancy remporte face au Lokomotiv Rostov, la dernière coupe Korac de l’histoire. Les Cougars, privés de Cyril Julian, se sont inclinés de 21 points en Russie (95-74) malgré l’excellent match de Vincent Masingue (24 points et 14 rebonds) mais ils avaient eu la bonne idée de prendre 26 points d’avance à l’aller. Le SLUC est le 3e club français à remporter la Korac après Pau en 1984 et Limoges en 1982, 1983 et 2000.
Les Trophées de la Saison 1999-00
M.V.P. Français : Cyril Julian (Nancy) | Meilleur Marqueur : Tony Dorsey (Cholet) – 20.0 pts | |
M.V.P. Etranger : Roger Esteller (Pau-Orthez) – Tony Dorsey (Cholet, désigné par L’Équipe) | Meilleur Rebondeur : K’Zell Wesson (Cholet) – 13.3 rb | |
Entraîneur de l’Année : Savo Vusevic (Cholet) | Meilleur Passeur : Steven Smith (Nancy) – 7.5 pd | |
Meilleur Jeune : Boris Diaw (Pau-Orthez) | Meilleur Contreur : André Riddick (Paris Basket Racing) – 3.2 ctr | |
Défenseur de l’année : Florent Piétrus (Pau-Orthez) |
Deuxième de Pro B et finaliste en 2000, quatrième en 2001, la Jeanne d’Arc Vichy a largement dominé les débats pour sa 7e saison consécutive dans l’antichambre. L’équipe entraînée par Jean-Michel Sénégal n’a perdu que six matches dans toute la saison, dont deux face à son dauphin, la Chorale de Roanne.
La JAV a développé un jeu très offensif (89,2 points), emmené par le MVP étranger du championnat, le pivot Rahshon Turner (23,1 points et 11,2 rebonds), absolument hors concours à cet étage (30 points-22 rebonds contre Golbey-Epinal, 42 points-17 rebonds contre Bondy…).
Cette saison 2001-02 a vu également les débuts en LNB de Jeff Greer et du meneur sénégalais Babacar Cissé, auteur d’une pointe à 21 passes en 23 minutes contre Brest. Au terme des playoffs, Roanne décrochera le deuxième billet pour l’élite. La Chorale de Jean-Denys Choulet s’est appuyée sur deux avions supersoniques, Jimmal Ball et Scott Forbes et des ailiers en pleine ascension (Laurent Cazalon, Thomas Andrieux…). C’est le début de deux belles aventures en Pro A pour Vichy et surtout Roanne.
Les Trophées de la Saison 2001-02
M.V.P. Français : Laurent Cazalon (Roanne) | Meilleur Marqueur : Marcus Wilson (JL Bourg) – 24.8 pts | |
M.V.P. Etranger : Floyd Miller (Hyères) | Meilleur Rebondeur : Clarence Thrash (Mulhouse) – 11.9 rb | |
Entraîneur de l’Année : Non attribué | Meilleur Passeur : Jason Rowe (Évreux) – 8.3 pd | |
Meilleur Jeune : Non attribué | Meilleur Contreur : Antoine Hyman (Beauvais) – 2.1 ctr |