« Salusse Santoni, c’est la plus belle salle du monde ! » 14 mai 1991. Soir de titre à Antibes. 21 ans après son premier sacre en 1970 (Dan Rodriguez, Jean-Claude Bonato, Jacques Cachemire…), l’Olympique Antibes Juan-les-Pins est de nouveau champion de France. Jacques Monclar exulte. Son équipe vient de terrasser l’ogre limougeaud, triple champion de France en titre. Le jeune entraîneur (34 ans) n’a pas oublié que deux ans plus tôt, Antibes bataillait dans les bas-fonds de la N1A. Le club azuréen avait sauvé sa peau après une remontée miraculeuse contre Toulouse en quart de finale des barrages (-38 à l’aller, +39 au retour !).
La saison suivante (1989-90), les arrivées de deux Américains de grande classe, le génial Robert Smith à la mène et le grand Lee Johnson (2,10 m) dans la peinture, ont porté Antibes en haut du classement. Avec le même noyau dur de joueurs français – le Tahitien chevelu Georgi Adams, le jeune Hughes Occansey que l’on confondait parfois avec Yannick Noah, le naturalisé Jim Deines et le vétéran Daniel Haquet – Antibes, deuxième de la saison régulière, s’est hissé jusqu’à la finale, perdue 2-1 contre Limoges.
En 1990-91, l’équipe de Jacques Monclar fait encore mieux en décrochant la première place de la saison régulière, devant Cholet et une équipe de Limoges en proie à de sérieux remous en interne – trois entraîneurs se succèdent au cours de la même saison : Bill Sweek, Alexander Gomelski et enfin Olivier Veyrat. Cette première place est synonyme d’avantage du terrain en playoffs. Cela aura son importance…
En quart-de-finale, Antibes écarte Saint-Quentin lors de la belle à domicile (2-1) puis rebelote face à Pau-Orthez en demie (2-1). Mais en finale, les Antibois perdent la main d’entrée. Ils s’inclinent à Salusse Santoni face au CSP (102-108). Les Limougeauds n’ont plus qu’à finir le travail à Beaublanc pour décrocher leur quatrième titre d’affilée. La triplette Robert Smith (28 points), Adams (23 points), Occansey (21 points) n’est pas de cet avis. Comme l’année précédente, il faut une belle pour départager Limougeauds et Antibois. Mais cette fois elle se joue dans la petite salle Salusse Santoni.
En ce 14 mai 1991, les Antibois attaquent la finale pied au plancher. De l’autre côté du terrain, les deux armes intérieures limougeaudes, Stéphane Ostrowski et Michael Brooks sont bien cadenassées – le duo Jim Deines-Lee Johnson fait de l’ombre dans la raquette ! – et Richard Dacoury a la malchance de se blesser à la cuisse après seulement six minutes. Les Antibois prennent l’ascendant. Dans le duel des « Smith », Clinton côté CSP, Robert côté OAJLP, c’est l’Antibois qui aura le dernier mot. A huit minutes de la fin, Jacques Monclar relance son meneur US lesté de 4 fautes. Après un dernier coup de rein porté par Hughes Occansey (18 points à 8/11) et Georgi Adams, Robert Smith réussit, à la limite des 30 secondes, le panier du K.O. (82-71). Les Limougeauds ne s’en relèveront pas (88-76). Le public antibois envahit le terrain. Pour tous ces supporters, Salusse Santoni est la plus belle salle du monde.
Les faits marquants de la saison
Le 12 janvier 1991, l’Elan Béarnais quitte la Moutète d’Orthez (10 000 habitants) et emménage au Palais des Sports de Pau. « Entre mourir et vivre, j’ai choisi de vivre », déclare Pierre Seillant. Le match inaugural se joue contre Limoges. L’Elan emmené par le trio Didier Gadou, Mike Jones, Orlando Philipps (92 points à eux trois !) s’impose 109-97.
Cholet se hisse jusqu’en demi-finale de la Coupe des Coupes. Après avoir éliminé la Virtus Bologne en quart (+30 à l’aller, -23 au retour), le club des Mauges bute contre Saragosse (95-105 à la Meilleraie, 79-90 en Espagne). Les partenaires de Kevin Magee (futur pivot du Racing Paris) sont trop forts.
Le 20 octobre 1990, Abdul Shamsid-Deen, le pivot du Racing Paris gobe 27 rebonds contre Monaco et termine à une unité du record établi par Phil Lockett (Lorient) en février de la même année. Shamsid Deen terminera 2e meilleur rebondeur du championnat avec 11,2 prises, derrière Curtis Kitchen de Mulhouse (11,6).
Le 9 mars 1991, Orlando Philipps (Pau-Orthez) égale le record de tirs réussis sans échec de Willie Redden avec 14/14.
Bon dernier (3v-27d), l’AS Monaco quitte la Pro A. Les Monégasques feront leur retour parmi l’élite 24 ans plus tard, en 2015. Un retour en fanfare.
Les Trophées de la Saison 1990-91
M.V.P. Français : Antoine Rigaudeau (Cholet) | Meilleur Marqueur : Bill Jones (Montpellier) – 25.5 pts | |
M.V.P. Etranger : Michael Brooks (Limoges) | Meilleur Rebondeur : Curtis Kitchen 11.6 rb | |
Entraîneur de l’Année : Michel Gomez (Pau-Orthez) | Meilleur Passeur : Antoine Rigaudeau (Cholet) – 7.1 pd | |
Meilleur Jeune : Antoine Rigaudeau (Cholet) | Meilleur Contreur : Curtis Kitchen (Cholet) – 3.4 ctr | |
Défenseur de l’année : Richard Dacoury (Limoges) |
Les autres Compétitions de la Saison 1990-91
Tournoi des As – Paris (Stade Pierre de Coubertin)
Les équipes classées 1 à 4 à l’issue de la saison régulière sont qualifiées pour une tournoi à élimination directe sur deux jours.
Demi-finales Pau-Orthez – Antibes 75-67 Limoges – Cholet : 88-79 3ème Place Finale |
Un meneur US haut de gamme (Harold Keeling), un solide pivot (John Garris), des internationaux (Eric Beugnot, Skeeter Jackson), un jeune talent de 18 ans à l’aube d’une grande carrière (Stéphane Risacher), une belle longueur de banc (Emmanuel Lorentz, Bruno Servolle, Reith Vivot…). Le président Roger Caille, n’avait pas lésiné sur les moyens pour la première saison de la « CRO » en N1B. L’objectif était de ne pas s’y éterniser.
De fait, la « CRO » domina le championnat de la tête et des épaules – 6 victoires d’avance sur le deuxième, Tours – et obtint la montée après une seule saison dans l’antichambre. Le patron de Jet Services rêvait de détrôner l’ASVEL. Il dépensa beaucoup d’argent dans son club. L’aventure de la Pro A de « Jet Lyon » commença fort (6e en 1992). Puis le retour sur investissement ne fut pas à la hauteur de ses espérances. Peu à peu, le club lyonnais retomba dans le ventre mou. Après une saison 1995-96 catastrophique (15e sur 16), Roger Caille décida d’arrêter les frais et partit investir quelques millions à Pau-Orthez. Ce fut la fin de l’histoire professionnelle de la « CRO ».
Les Trophées de la Saison 1990-91
M.V.P. Français : Non attribué | Meilleur Marqueur : James Banks (Nancy) – 30.4 pts | |
M.V.P. Etranger : Non attribué | Meilleur Rebondeur : Dwayne Scholten (Chatou) – 13.3 rb | |
Entraîneur de l’Année : Non attribué | Meilleur Passeur : Frédéric Wiscart-Goetz (Toulouse) – 9.2 pd | |
Meilleur Jeune : Non attribué | Meilleur Contreur : Torgeir Bryn (Cognac) – 2.4 ctr |
Les autres Compétitions de la Saison 1990-91
Barrages Nationale 1A/Nationale 1B
Les équipes classées 13 et 14 de Nationale 1A et 3 et 4 de Nationale 1B à l’issue de la saison régulière sont qualifiées pour un Barrage sous forme de Playoffs à un seul tour au meilleur des trois matches
Demi-finales
Le Mans (N1A) – Cognac (N1B) : 2-1 (*787-83ap – 77-83 – *95-84)
Roanne (N1A) – Levallois (N1B) : 2-1 (*99-96 – 91-98 – *91-81)
Le Mans et Roanne se maintiennent en Nationale 1A