Double champion de France en titre, le Limoges CSP attaque la saison 1989-90 avec des ambitions toujours aussi élevées. La bête n’est pas rassasiée. Le carré d’As Richard Dacouy, Don Collins, Stéphane Ostrowski, Michael Brooks est reconduit. Un meneur international en a chassé un autre – l’ex-Choletais Valéry Demory a succédé à Greg Beugnot. En vérité, l’équipe de Michel Gomez n’a tout bonnement pas d’équivalent dans l’hexagone. Son attaque est dévastatrice.
Dès l’entame de la saison, le CSP assomme Lorient 131-89. Le ton est donné. Montpellier, Gravelines encaissent à leur tour plus de 130 points face à Limoges. Avignon et le Racing plus de 120 points. Le CSP dévaste tout sur son passage. 17 victoires en 17 matches sur la phase aller. A mi-parcours, les plus proches poursuivants Antibes, Cholet, Pau-Orthez sont déjà loin derrière. La première défaite du CSP, interviendra à Pau-Orthez (101-115) après 23 victoires consécutives. Ce sera la seule et unique de la saison (33 victoires-1 défaite !).
Le chapitre de la saison régulière refermé, les Limougeauds s’attaquent au Tournoi des As. L’Elan Béarnais est balayé en demi-finale (100-81). En revanche, le CSP doit s’employer jusqu’au bout pour vaincre une vaillante équipe de Cholet, emmenée par la paire US Graylin Warner – John Devereaux (ce dernier perdant une dent au passage après un coupe de coude de Richard Dacoury). Michel Gomez voit dans cette victoire à l’arrachée (87-84) « une excellente répétition avant Saragosse. »
Le premier Final Four
En effet, quelques jours plus tard, le CSP s’attaque à un autre Final Four, européen celui-là, dans la compétition reine. Une première dans l’histoire du basket français. Les Verts ont terminé troisième de la poule finale de Coupe d’Europe des clubs champions derrière Barcelone et Split, et gagné leur billet pour le grand rendez-vous de Saragosse. Malheureusement, ils n’aborderont pas le Final Four dans les meilleures dispositions.
Des problèmes extra-basket minent le groupe, entre le spleen de Valéry Demory qui ne se plait pas à Limoges et le conflit larvé qui oppose Michel Gomez et ses dirigeants. L’entraîneur annoncera son départ pour Pau-Orthez en plein Final Four, sous l’œil de son futur président, Pierre Seillant. Et puis Richard Dacoury est diminué par une blessure. Cela fait beaucoup d’avaries avant de jouer la talentueuse équipe de Split en demi-finale (Toni Kukoc, Dino Radja, Zoran Savic, Dusko Ivanovic, Zoran Stretenovic, Velimir Perasovic, Luka Pavicevic…). De fait, les Limougeauds seront incapables d’endiguer le basket virevoltant des futurs champions d’Europe (101-83). Ils finiront troisième après leur victoire contre l’Aris.
De retour aux affaires courantes, les Verts passeront leurs nerfs sur Saint-Quentin en quart de finale des playoffs puis Mulhouse en demie. En finale, les Antibois de Jacques Monclar (Robert Smith, Georgy Adams, Hughes Occansey, Jim Deines, Lee Johnson) offriront une belle opposition. Ils créeront l’exploit au match retour à Antibes (100-96). Mais ces cannibales de Limougeauds plieront l’affaire lors de la belle à Beaublanc, signant leur 41e victoire en 43 matches sur la scène hexagonale.
Les faits marquants de la saison
Le 2 décembre 1989, le pivot de Mulhouse, Curtis Kitchen, capte 26 rebonds face à Saint-Quentin. Ce record sera battu deux mois et demi plus tard, le 17 février 1990 par Phil Lockett (Lorient) avec 28 rebonds contre Roanne. 27 ans après, le vieux record de Phil Lockett tient toujours !
Le 24 février 1990, Derrick Lewis (Reims) est crédité d’un quadruple double face à l’équipe de Lorient. La feuille de statistiques du pivot du RCB indique 20 points, 11 rebonds, 12 interceptions et 10 contres. On apprendra quelques années plus tard que les statisticiens se sont emmêlés les pinceaux et comptabilisé à tort plusieurs interceptions et contres.
Les Trophées de la Saison 1989-90
M.V.P. Français : Stéphane Ostrowski (Limoges) | Meilleur Marqueur : Derrick Rowland (Caen) – 26.3 pts | |
M.V.P. Etranger : Don Collins (Limoges) | Meilleur Rebondeur : Phil Lockett (Lorient) – 13.3 rb | |
Entraîneur de l’Année : Michel Gomez (Limoges) | Meilleur Passeur : Ed O’Brien (Lorient) – 8.2 pd | |
Meilleur Jeune : Antoine Rigaudeau (Cholet) | Meilleur Contreur : Curtis Kitchen (Cholet) – 2.4 ctr | |
Défenseur de l’année : Richard Dacoury (Limoges) |
Les autres Compétitions de la Saison 1989-90
Tournoi des As – Le Mans
Les équipes classées 1 à 4 à l’issue de la saison régulière sont qualifiées pour une tournoi à élimination directe sur deux jours.
Demi-finales Mulhouse – Limoges 92-86 Cholet – Orthez : 86-72 Finale |
Deux ans plus tôt, le Reims Champagne Basket avait profité de l’élargissement de l’élite pour gagner sa place en N1A. Une saison bouclée par une redescente (7 victoires, 23 défaites). A l’été 1988, le club profite de l’arrivée d’un sponsor d’envergure, la maison de champagne Jacquart, pour booster son budget et opérer un recrutement haut de gamme pour la division. Des joueurs de N1A débarquent dans l’antichambre : Ernie Signars (Racing Paris), Jean-Louis Hersin (Antibes), Benkaly Kaba (Orthez), Archie Johnson (Vichy) pour accompagner John Douglas et Jean-François Evert.
Le parcours en N1B n’est pas une formalité mais presque. Sur la ligne d’arrivée, les hommes de Francis Charneux devancent Roanne de deux victoires (23v-7d). Le RCB retrouve la N1A.
Pour les Barrages d’Accession, les quarts de finale débutent sur un coup de tonnerre. Toulouse lamine Antibes 111-73. Pour le match retour, Jacques Monclar est nommé Entraîneur-Joueur avec la mission impossible de remonter les 38 points. Le 8 avril dans la Salle Salusse Santoni en feu, les Antibois refont leur retard et l’emportent de 39 points. La demi-finale pour le maintien face au Mans se passera au mieux sans trop trembler.
Les Trophées de la Saison 1989-90
M.V.P. Français : Non attribué | Meilleur Marqueur : James Bank (Berck) – 33.8 pts | |
M.V.P. Etranger : Non attribué | Meilleur Rebondeur : Cedric Miller (Berck) – 13.6 rb | |
Entraîneur de l’Année : Non attribué | Meilleur Passeur : Eric Lecerf (Sceaux) – 8.5 pd | |
Meilleur Jeune : Non attribué | Meilleur Contreur : Doug WAllace (Strasbourg) – 2.4 ctr |
Les autres Compétitions de la Saison 1989-90
Barrages Nationale 1A/Nationale 1B
Les équipes classées 13 et 14 de Nationale 1A et 3 à 8 de Nationale 1B à l’issue de la saison régulière sont qualifiées pour un Barrage sous forme de Playoffs à deux tours (Quarts de finale en aller-retour et demi-finales au meilleur des trois matches)
Demi-finales
Nantes (N1A) – Saint-Etienne (N1B) : 2-0 (*75-74 – 90-86)
Antibes (N1A) – Le Mans (N1B) : 2-0 (*89-86 – 98-80)
Nantes et Antibes se maintiennent en Nationale 1A