Thierry Gadou
Parcours
Palmarès
Distinctions
Le fer de lance de l’ÉLAN
Véritable bijou made in Pau-Orthez, Thierry Gadou aura marqué le basket européen à travers de nombreuses épopées incroyables.
Alain, Didier et voilà Thierry, le dernier d’une fratrie marquante du côté de la Moutète. Le plus jeune donc, mais aussi le plus grand. Thierry ne cherchera pas longtemps avant de trouver son sport, il se lancera lui-aussi sur les parquets, ballon de basket en main. Biberonné au Pau-Orthez, l’ailier, parfois intérieur, ne cherchera pas loin pour trouver des idoles, des modèles. Très vite, Thierry s’impose dans les catégories jeunes du club de sa ville, Vieux-Boucau comme ses frères auparavant. Mais l’ailier fort est différent, plus fort et plus talentueux selon son aîné, Alain, il continue de travailler pour atteindre ses objectifs et rejoindre le plus haut niveau. Un objectif qu’il réussira à vite toucher du doigt lors de son arrivé à Orthez en 1985, Champion de France Espoir avec ses deux frères, le sud-ouest assiste à un sacre unique dans l’histoire. Son parcours espoir est un succès, le saut de le grand bain est proche !
L’espoir devenu légende
Les classes espoirs faites, lecòisho (enfant en landais) rejoint les grands et l’équipe fanion d’Orthez, lancé dans le grand bain par le mythique Georges Fisher. Thierry répond plus que présent. Arboré la tenue du club devient une banalité dans la famille Gadou, mais surtout une immense fierté, un sentiment qui habite Thierry lors de son premier match professionnel face à Saint-Quentin. L’ailier rend une copie presque parfaite pour une première : 12 points à 86 % aux tirs, 5 rebonds et 2 interceptions. Durant cette première saison, l’ailier montre sa polyvalence intérieur-extérieur, et réalise une saison pleine. Après cette première, les changements sont brutaux pour Thierry qui voit le départ de son coach et le changement du club, qui devient Pau-Orthez.
Une fois ces changements digéré, l’ailier repart de l’avant, et est de plus en plus à l’aise sur les parquets de l’Hexagone au détriment des autres équipes en face. Parallèlement à sa montée en puissance, il découvre la tension et la montée de la rivalité entre Pau-Orthez et le CSP, les deux ogres du basket français. À Beaublanc ou aux Palais des Sports de Pau, l’ambiance y est électrique, et dans ces soirées-là, Thierry se transcende pour porter haut les couleurs de son héritage aux côtés de son frère et d’un autre gars du coin, Freddy Fauthoux, un landais pur souche. Cette entente béarnaise commence à fortement se ressentir sur les terrains et Thierry est l’un des principaux acteurs de cette montée en puissance. En 1991, il remporte son premier titre avec l’ÉLAN, le Tournoi des As. L’appétit de Thierry vient de se déclencher et ne sera pas vite rassasié, puisqu’il réitéra l’année suivante et encore l’année d’après, un Three-Peat du Tournoi des As (1991, 1992, 1993) qui s’accompagne d’un premier titre de Champion de France en 1992. Thierry explose et son jeu murit. Le cadet de la famille Gadou est solide, rapide, capable d’attaquer le cercle, mais aussi de laisser ses adversaires sur place lors des démarrages et des un-contre-un sur son aile.
Une machine à titres
À 24 ans, Thierry possède l’un des plus beaux palmarès français, mais cela ne semble pas suffisant pour lui, talentueux et conquérant, l’ailier est toujours à la recherche de nouveaux titres. Le club béarnais va marquer l’histoire avec une « French Team » historique. Antoine Rigaudeau, Laurent Foirest, Frédéric Fauthoux toujours accompagné des deux frères Gadou. Thierry fait parler la poudre, durant la saison 1995-1996, l’ailier va donner une leçon de basket à la formation d’Hervé Dubuisson et Cyril Julian, en réalisant sa meilleure performance en carrière avec une ligne de stats incroyable : 32 points à 83%, 9 rebonds et 35 d’évaluation. Cette partition parfaite est juste un avant-goût de la saison individuelle de Thierry Gadou. Habité par une mission, Pau-Orthez a un objectif : le titre. Les trois ans sans titres deviennent longs pour une formation aussi prestigieuse que le Pau-Orthez et un public toujours aussi avare de victoires, cette disette est bientôt finie ! Le tank palois est prêt et personne ne semble paré pour l’arrêter, auteur d’une saison tout bonnement parfaite, les hommes de Michel Gomez ne laissent aucune miettes à leurs adversaires, en perdant que 3 matchs durant la saison. Individuellement, Thierry confirme, troisième meilleur marqueur avec 13.1 points de moyenne, il améliore aussi sa moyenne au rebond et à la passe.
Terminant premier lors de l’exercice 95-96, les palois prennent leur revanche sur Antibes lors des demi-finales et arrache le titre à l’ASVEL, après une série de cinq matchs totalement folle ! Après un coup d’arrêt lors de la saison 1997 et une défaite face à la surprise du PSG Racing lors des Finales, le train béarnais marque un arrêt avant de repartir. Toujours aux côtés de son frère et capitaine, Didier Gadou, Thierry veut marquer de son empreinte son club de toujours et il réussira. Le quintuple All Star ajoutera deux nouvelles lignes à son palmarès avec deux titres de Champion de France.
Le déchirement total
« Il partira […] Et c’est normal. Il a envie de vivre une expérience à l’étranger. J’en serai peiné, mais je peux le comprendre », déclaration du grand frère Didier, qui en dit long sur la relation fusionnelle entre les deux frères, un départ pour l’Italie qui déchire autant le club que son frère. Une envie de découvrir d’autres championnats, qui réalisera lors de la saison 2000-2001 avec le club de Reggio de Calabre, la même année, il est intronisé au FIBA Hall of Fame, pour l’entièreté de son œuvre sur les parquets. Après une saison réussie sur le plan individuel, il rejoint l’Espagne et le club du Real Betis, avant de revenir dans le Béarn. Thierry ne faiblit pas et à 33 ans il rejoint l’ASVEL avant d’enchaîner les piges à Baskonia en Espagne, au Paris Basket Racing avec Laurent Sciarra, pour finir là, où tout a commencé pour lui, à l’ÉLAN Béarnais.
Thierry tire sa révérence à Reims, le 13 mai 2006. Durant toute sa carrière, il aura porter les couleurs de l’Équipe de France à 116 reprises avec comme point d’orgue, la fameuse médaille d’argent lors des Jeux Olympiques 2000 à Sydney.