Le nordiste devenu breton

Un palmarès à la hauteur de son talent, Jimmy Vérove était un défenseur dur, un shooteur à 3 points précis, un arrière hors du commun !

Une famille de basketteur, a vu naître un bijou, un basketteur atypique fort des deux côtés du terrain, Jimmy Vérove est devenu celui qu’il voulait être : un joueur d’exception ! Tout commence dans l’une des antres mythiques du basket français à Beaublanc avec le CSP. 18 ans, le fils de Yves-Marie se fait une place et un prénom sur les parquets de l’Hexagone, du haut de son mètre 98, il débute lors de la saison 88-89 en jouant trois matchs notamment face à Gravelines, sa ville de naissance. Ces huit premières minutes en PRO A, lui permettent d’être sacré Champion de France 1989 avec le CSP, mais aussi de remporter sa première Coupe de France. Le jeune arrière mûrit et reste toujours dans l’apprentissage avec, comme mentor, des légendes du Championnat de France, Richard Dacoury, Stéphane Ostrowski ou encore Valery Demory. Après ses premiers matchs, et ses premières minutes en PRO A, le nordiste veut acquérir du temps de jeu, il décide donc de quitter le CSP avant de rejoindre l’ASVEL où il ne trouvera plus de temps de jeu et réalisera un super match avec 19 points, 6 rebonds et 20 d’évaluation.

L’évolution se fait ressentir chez l’arrière, mais c’est surtout à Mulhouse que Jimmy va démontrer aux yeux de tous les fans de basket, l’étendue de son talent. Le club de l’Est semble parfait pour Jimmy, petite équipe régulière dans la fin des années 90, outsider chaque saison, Jimmy rejoint un projet ambitieux et est LA pièce maîtresse de cet effectif. Cette confiance et cette liberté sur le parquet se voit au niveau de ses stats. Âgé de 21 ans, Jimmy Vérove s’éclate aux côtés de Joe Bryant (père de Kobe), Stéphane Lauvergne et Philip Szanyiel, malheureusement les hommes de Chris Singleton se font sortir dès le premier tour des playoffs face à son ancienne équipe, l’ASVEL. À 22 ans, Jimmy est toujours à la recherche de nouveaux titres et semble prêt à revenir là où tout a commencé pour conquérir de nouveaux trophées et remplir l’armoire.

La période dorée

Le rêve de chaque gosse est de remporter des titres et ce rêve est renforcé lorsqu’on est joueur professionnel, après un passage rapide au CSP Limoges, et deux expériences à Mulhouse et l’ASVEL, Jimmy revient à Beaublanc, plein d’envie et de rêves. Un effectif 5 étoiles, des objectifs clairs, il en fallait pas moins pour faire rêver les aficionados de Limoges. Avec une profondeur de banc inégalable et un 5 majeur déjà constitué, Jimmy rentre sur le parquet pour faire la différence, un sixth man de qualité supérieure qui aide les limougeauds à être bons sur tous les tableaux, que ce soit pour le Championnat de France, mais aussi pour l’Euroligue. Imprenable ou presque, le CSP écrase tout sur son passage, ils termineront la saison avec un bilan tout bonnement extraordinaire, 24-1. Une défaite face à l’ennemi juré lors du clasico français, le Pau-Orthez. Ils remportent un nouveau titre de Champion de France en 1993, il ajoute à ça un exploit hors-du-commun avec le sacre en Euroligue face au Benetton Trévise, une première dans l’histoire du sport et basket français.

Ces deux sacres sont tout simplement une revanche sur sa vie puisque Jimmy Vérove a failli mourir à la suite d’une contamination à un staphylocoque doré. Après avoir été dans le coma, il est revenu pour défendre sur l’un des meilleurs joueurs d’Europe, et futur coéquipier de Michael Jordan, Toni Kukoc, le tout en l’espace d’un an. Une force de la nature par excellence.

C’est l’histoire de sa vie

Jimmy repart fier de son second passage au CSP avec une Euroligue, deux titres de Champion de France et deux nouvelles Coupe de France, un retour 100% gagnant qui met Jimmy au firmament du basket français. Après des rapides passages au Jet Lyon, Dijon, il découvre un club, son club, l’Étendard de Brest. Il y réalise sa meilleure saison, 19.1 points, 7.7 rebonds et 3.7 passes, mais il ne reste qu’une saison, ça sera tout de même assez pour qu’il arrache le titre de MVP Français de PRO B. Peut-être encore trop jeune pour tomber amoureux de cette ville et de ce club, il repart faire deux piges à Gravelines et Besançon, mais le destin fait toujours bien les choses ! Le nouveau millénaire est là et les vœux de tous les Brestois ont dû s’exaucer, le All Star 1993 est de retour dans le Finistère, sous les ordres d’un certain Yves-Marie Vérove et aux côtés de son frère Franck Vérove. Cette famille va laisser son empreinte dans la ville de Brest tant l’exploit qu’ils réaliseront main dans la main est gigantesque.

Plus petit budget de PRO B avec un coach exceptionnel et une salle pleine à craquer, l’Étendard est sans aucun doute, la plus belle aventure humaine, que le club breton a pu vivre. Le célèbre n°8 excelle et l’équipe bretonne prend match après match lors de cette fameuse année 2004-2005, jusqu’à enchaîner 17 succès de suite dès le début de la saison, un record. Jimmy Vérove leader par ces expériences guide le président, Christian Lemasson dans les transferts et avec cet effectif, la magie opère : Brest termine premier avec un bilan de 22-3, assurés d’être en PRO A la suivante, les Brestois veulent aller plus loin et arrachent le titre à Bercy face à l’un des favoris de la saison, Évreux. De son côté, Jimmy reste, joue, s’amuse du côté de Brest jusqu’en 2009 ou il rejoint Landerneau, puis Berck et une nouvelle pige à Brest avant de traverser le globe pour rejoindre La Réunion, amoureux de basket il termine à 46 ans la où tout a commencé au CSP Limoges. Toujours de la hargne dans les veines, il remporte de multiples Coupes et Championnats avec ses clubs

Prenant exemple sur papa, Jimmy Vérove se lance, lui-aussi, dans une carrière d’entraîneur avec le club de Cavigal Nice Basket, avant de rejoindre l’ÉLAN Béarnais en tant qu’assistant coach, une carrière arrêtée en 2023.