Le visage du coaching français

Ancien joueur du CSP Limoges et du Paris Basket Racing dans les années 80, Gregor a marqué de son empreinte l’histoire du basket français grâce à sa vision et ses tactiques révolutionnaires. Le meneur de jeu devenu meneur d’hommes n’a presque jamais failli à ses idées. Visage mythique de l’ASVEL, Greg a aussi marqué l’histoire de l’ÉLAN Chalon.

Le 16 juin 2012, cette date restera gravée dans les annales de la ville de Chalon/Saône, Gregor Beugnot accompli l’inédit avec les blancs et rouges de l’ÉLAN, un triplé historique (Semaine des As, Coupe de France, Champion de France), le sorcier écrase les plans de J.D. Jackson pour s’imposer 95-76, mais avant d’arriver au firmament du basket tricolore, Gregor fait ses armes dans les meilleurs clubs européens. Alors qu’il démarre son expérience en tant que joueur-coach au Paris Basket Racing, c’est en 92 qu’il va connaître sa première longue expérience, l’ASVEL, un club orphelin de titres depuis plus de 10 ans. Une éternité pour ce monument du sport français. Sa mission ? Garnir l’armoire à trophées de Villeurbanne. Le président Marc Lefebvre donne les clés du navire à Gregor et son premier coup de génie, c’est le recrutement d’un certain Delaney Rudd, jeu meneur du PAOK, doublure de John Stockton à Utah, cette pioche s’avèrera plus que payante puisqu’il sera la légende incontestée de l’ASVEL et le principal artisan du renouveau dans les années 90.

Gregor écrase tout en championnat et ses choix sont plus que judicieux, ils remportent ses premiers trophées avec un back-to-back en Coupe de France 1996 et 1997, malheureusement, après avoir marché sur la concurrence en championnat, il enchaîne les désillusions en finale (1996, 1997, 1999, 2000 et 2001). Ce seront les seuls points noirs de son bail villeurbannais, tant il offre un jeu agréable et révolutionnaire. Après avoir été nommé entraîneur de l’année trois saisons consécutives (1996, 1997, 1998), en Europe, il offre une épopée épique en 1997 en arrivant jusqu’au Final Four. Il efface le club de l’Estudiantes Madrid en huitièmes et le club turc de l’Efes Istanbul en quarts de finale, le tout en battant Barcelone deux fois d’affilée en phase de groupe, malheureusement, ils tomberont face à ces derniers en demies.

Greg rejoint par son frère Éric à l’ASVEL en 1995 vit ses dernières années et décide de rejoindre un club étranger, une chose rare pour un entraîneur tricolore à l’époque, le club de Varèse. Il remonte le bilan d’une équipe en difficulté et découvre pour la première fois l’étranger.

Le club d’une vie

Après avoir coupé son contrat, il rebondit à l’ÉLAN Chalon, le 1^er avril 2002 et débarque en tant que dernier espoir de maintien. Le club ne compte que 5 victoires et est bon dernier du championnat, si la tâche s’annonce ardue, Gregor fait du Gregor et remporte son premier match face au STB Havre puis enchaîne sur 6 victoires en 9 rencontres. L’ÉLAN est sauvé !
Le tacticien rempile pour 3 années supplémentaires lui permettant de construire une équipe à son image. Cela prend du temps, mais Chalon devient un habitué des compétitions et des playoffs. Les saisons filent et après un sacre de la Semaine des As 2011, Gregor Beugnot et ses hommes sont fins prêts à rendre fier leur ville de 50.000 habitants.

La saison 2011-2012 restera dans les annales et dans les mémoires des fans du basket français, dans un premier temps, parce que de nombreuses stars de la NBA reviennent en France en raison du lock-out, puis dans un second temps parce que Chalon réalise l’une des plus belles saisons de l’histoire de la LNB. Toujours sous la houlette d’un Gregor Beugnot sanguin, l’ÉLAN réalise un triplé d’anthologie et fait de Bercy sa deuxième mi-temps le temps d’une saison en remportant la Coupe de France et le titre de Champion de France, sans oublier la Semaine des As 2012. Autour de leur star Blake Schilb, de ses jeunes Lauvergne et Lang, Gregor aura enfin réussi à décrocher le Graal. La tâche est accomplie et comme un signe, il quitte le navire le 1^er avril 2012.

Il fera quelques piges à Paris-Levallois, Nancy et Bourg avant de mettre le costume doré au placard ; une légende du coaching français, Gregor Beugnot.