Frédéric Weis
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2m17 et une personnalité attachante
Grand joueur, grand monsieur, personnalité unanimement appréciée, le pivot aura porté les couleurs du CSP Limoges vers les sommets du basket français.
L’espoir des années 2000, c’est lui. Fred Weis est attendu comme le messie dans le monde du basket français. Le natif de Thionville impressionne très vite grâce à son gabarit hors norme. Si le jeune garçon baigne dans l’univers du basket, c’est en grande partie grâce à son père et sa sœur. Alors que ses parents le mettent à la natation, c’est bien sur un parquet que Frédéric s’épanouit. Nilvange, le Creps de Nancy puis l’INSEP, l’ascension est fulgurante même si sa première année à l’Institut a été « une galère absolue ». Son arrivée au légendaire club du CSP Limoges interviendra comme une délivrance.
La montagne thionvilloise arrive dans le Limousin
Alors que le CSP marche sur l’eau durant les années 90, un jeune âgé de 18 ans arrive sur la pointe des pieds avec sa paire de basket taille 51 sur les épaules. Ce minot, c’est Frédéric Weis. Si la première saison du rookie est compliquée, le numéro 15 va très vite démontrer sa valeur en PRO A. Lors de la saison 1997-1998, le pivot culminant à 2,17m affiche aux yeux du public français toute sa palette technique et son efficacité dans la peinture, et tout ça, lors d’un Clasico face au Pau-Lacq Orthez. Le pivot écrase tout sur son passage et affiche un niveau déconcertant, Fred Weis réalise un chantier monumental des deux côtés du parquet : 14 points, 13 rebonds, 5 contres et une évaluation à 30 ! Malheureusement, il ne pourra pas empêcher la défaite de son équipe (67-68).
Pendant son quinquennat, Fred Weis connaît aussi ses premières sélections en Equipe de France. Son baptême a lieu à Besançon face aux Suisses. Dès sa première, Weis réalise un double-double avec 11 points, 12 rebonds et une belle évaluation à 19. Côté club, s’il enchaîne les saisons au CSP, l’entrée dans le nouveau siècle sera exceptionnelle pour le n°15 de Limoges.
L’année 2000, l’année triomphante.
Si les titres n’arrivent pas, Fred garde le sourire légendaire qui le caractérise, que ce soit en Equipe de France lorsque des supporters palois brandissent des pancartes à son encontre, mais aussi en 1999, lorsque qu’il est sélectionné à la 15e position de la NBA Draft par les Knicks de New York, mais que celle-ci n’aboutit pas à cause d’une hernie discale. Son sourire sera de retour lors de la saison 1999-2000, sous les ordres de Dusko Ivanovic, les hommes en jaune commencent difficilement la saison avec des soucis financiers et «l’affaire Limoges», une situation qui handicape Fred Weis, le pivot perd son agent, Didier Rose qui est incarcéré suite à ces évènements.
Après ce début de saison chaotique, les limougeauds se reprennent sous la houlette de Yann Bonato qui insuffle un esprit familial au sein de l’équipe et demande à ses coéquipiers dont Fred Weis de rogner leur salaire, chose faite par le jeune de 23 ans à l’époque, des efforts qui paieront.
Dans un basket plus agressif et plus fluide, Fred Weis est étincelant et livre l’une de ces meilleures saisons sur le parquet. Sa détermination, son agressivité sous le cercle et sa régularité sont hors normes. Le 22 mars 2000, est une date majeure dans la carrière de Fred Weis. En effet, son ancien coach, Bozidar Maljkovic revient à Beaublanc avec les espagnols de Malaga. L’ambiance dans la salle est électrique et les limougeauds sont excités, la rencontre se déroule et les coéquipiers de Fred donne une leçon à leur ancien coach (80-58). La seconde manche en Espagne, est elle aussi très tendue, mais le n°15 veille au grain et défend sa peinture corps et âme, cette hargne n’empêchera pas la défaite face aux Andalous, mais le score n’est pas assez large pour espérer renverser le CSP (60-51), Limoges est champion !
Si une épée de Damoclès règne sur le club limousin, cette incertitude crée une vraie famille – « chacun allait manger chez les uns et les autres, on était comme une vraie famille » dixit Frédéric Weis. Le CSP continue de surprendre, le club se défait du PSG Racing de Laurent Sciarra lors de la finale de Coupe de France 2000 et s’adjuge un second titre. Le train jaune et grenat est lancé, il ne s’arrêtera plus. Le jeune pivot voit toujours plus haut, et pense au titre de Champion de France, un trophée plus vu au Beaublanc depuis 6 ans. Frédéric et sa bande de potes finissent 2e derrière l’ASVEL, après avoir éliminé le MSB et l’ennemi juré, l’ELAN Béarnais. Le CSP se retrouve en finale face aux coéquipiers de Delaney Rudd. Limoges ne faiblit pas après un premier match remporté à l’Astroballe, le CSP est défait chez lui, mais Frédéric Weis et ses coéquipiers ont du cœur et leur détermination sera payante puisqu’il remporte le titre de Champion de France un triplé historique ! La saison 2000 s’achève en apothéose pour Fred Weis et Yann Bonato. L’Equipe de France monte sur la deuxième marche du podium aux JO de Sydney. À son retour, le jeune de 24 ans sera décoré par Jacques Chirac, Président de l’époque, une saison inoubliable.
La conquête espagnole
Frédéric Weis est aux anges après avoir accompli la plus belle saison de sa carrière, le pivot tente sa chance en Grèce au PAOK Salonique. Il n’est pas payé, il décide donc de partir pour une nouvelle aventure, en Espagne, plus précisément à Malaga, club dirigé par son ancien coach Maljkovic. Il deviendra le mur défensif de l’Unicaja et l’un des meilleurs pivots de la Liga ACB, il remportera la coupe Korac 2001, un back-to-back unique, son travail défensif sera aussi reconnu puisqu’il est élu meilleur défenseur d’Europe 2001. Une consécration individuelle qui récompense un travail de sape extraordinaire aux côtés de Moustapha Sonko. Après 4 saisons à l’Unicaja Malaga, Fred Weis est à nouveau victime d’une blessure, la blessure de trop selon le pivot qui souhaite arrêter sa carrière, mais cela ne se passera pas comme prévu puisqu’il rejoindra le club de Bilbao après des tests médicaux.
Le numéro 15 laissera une trace indélébile au sein du club basque, il terminera son quinquennat avec plus de 600 matchs, une place de meilleur contreur de l’histoire du club et vice-capitaine de l’équipe.
Si Fred Weis passe par Minorque, il bouclera la boucle en 2011 avec son club de toujours, le CSP.