Didier Gadou
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L’âme du Sud-Ouest
Légende vivante du basket français et de l’ELAN Béarnais, Didier Gadou est l’homme historique de Pau-Orthez.
Le 28 septembre 1965, l’ELAN Béarnais va passer dans une autre dimension, mais le club du sud-ouest ne le sait pas encore. Dax, véritable terre de rugby, voit naître une fratrie époustouflante qui sera champion de France Espoir, les frères Gadou. Alain, Didier et Thierry. Le cadet sera le fer de lance des exploits et de la domination d’Orthez durant les années 80-90. Le changement générationnel du club, c’est lui ! Arrivé à l’âge de 16 ans, l’ailier impressionne très vite par sa polyvalence et son leadership, si le n°10 n’est pas un marqueur né, il travaille dans le sens du collectif et ses qualités plaisent ! Deux plus tard, Didier rejoint l’Armée du Sport, et bien évidemment la section basket. Une expérience qui forge le gojat et devient un vrai lieutenant de la balle orange !
Les trophées et la gloire arrivent à Orthez !
Le rodage est terminé dans le sud-ouest, le club d’Orthez accélère la cadence et Didier Gadou aussi ! Seulement 2 ans après son arrivée, le numéro 10 situe la petite ville de 11 000 habitants sur la carte, Orthez remporte son premier trophée européen, la coupe Korac. Ce Landais pur jus goûte au premier trophée de son épopée béarnaise, comme il l’aimait le dire dans les pages du Parisien : « Mes statistiques n’ont jamais vraiment parlé pour moi et je ne pratiquais pas un jeu très spectaculaire. En fait, je me reconnais assez bien dans la devise de l’Elan béarnais : L’art, c’est de durer. »
De la durée, de la rivalité, des sacres, il va y en avoir pour Didier, l’enfant du pays va remplir l’armoire à trophées durant ses 20 années de joueur. Tout comme le nouvel ennemi, l’autre club glorieux des années 80-90, le CSP Limoges. À l’intersaison 1985, George Fisher remanie son effectif. Après une perte de vitesse en début de saison, l’arrivée de la future légende, Howard Carter à la place d’Harvey Knuckles insuffle une nouvelle dynamique au sein de l’équipe. Didier Gadou sera le travailleur de l’ombre, Howard Carter sera le marqueur et Fisher le guide. Leader inné, le mythique n°10 amènera ses coéquipiers à la gloire, réalisant un back-to-back d’anthologie face au CSP Limoges, le premier de l’histoire du club. Ces premiers titres laissent des traces, des bagarres éclatent, le Clasico du basket français entre définitivement dans l’ADN des deux villes.
En 1987, la France découvre réellement Didier Gadou, élu meilleur espoir national et son président de l’époque, Pierre Saillant le sait, ce jeune-là doit être au cœur du projet béarnais. Deux ans, de disette avec énormément de changements, le départ de Georges Fisher qui laisse une équipe au top du basketball européen, mais aussi la délocalisation à Pau dans le Palais des Sports, deux saisons qui permettent à Gadou d’améliorer son jeu et ses stats 9.8 points, 3.1 rebonds, 2,1 passes à 52% aux tirs et 45% derrière l’arc. Le métronome, l’excellence.
L’ailier a faim de titres. Il est déterminé à remettre son équipe au firmament du basket français et de faire honneur à la devise béarnaise : « Toquay si gauses », (touches si tu oses en français). L’ogre palois est lancé après avoir retrouvé le chemin des Finales, l’ELAN Bearnais recroise son ennemi préféré, le CSP. Didier Gadou est habité d’une mission : ramener un nouveau trophée dans l’armoire. Lors du premier match, Pau-Orthez l’emporte grâce au contre de son numéro 10 sur Richard Dacoury dans les ultimes secondes de la rencontre. La seconde rencontre se solde, elle aussi, par une victoire, l’ELAN est de nouveau champion ! Dans le même temps, les hommes de Michel Gomez réalisent le Three-Peat (1991, 1992, 1993) lors du Tournoi des As, toujours face aux limougeauds.
La reconquête du Pau-Orthez
Le duel franco-français Gadou – Ostrowski anime le basket français pendant les années 90, tout comme le duel Pau-Orthez – Limoges. Privé de titres par le CSP Limoges et Antibes, déchu en coupe d’Europe, un nouvel air souffle sur le club. Le renouveau est là, mais le pilier et capitaine Didier Gadou tient la barre et mène la « French Team » vers 4 nouveaux titres sans parvenir à décrocher un titre européen au Palais des Sports. Le gringalet qui « n’était pas bâti pour soulever des trucs de 35 kilos » a réussi sa mission, l’homme aux 20 saisons tire sa révérence, son numéro 10 élevé au rang des légendes. M. Gadou c’est Pau-Orthez.
Son histoire d’amour avec Pau-Orthez ne s’arrête pas là, le légendaire ailier passe de l’autre côté de la ligne en 2004, deux ans seulement après sa retraite, mais la gagne coule dans les veines de Didier. Cet ADN et cette relation avec l’ELAN Béarnais permet de glaner un 9e titre de champion de France, comme son prédécesseur Claude Bergeaud, Didier Gadou remporte son premier titre lors de sa première saison en tant qu’entraîneur. La classe !
L’Equipe de France, sa deuxième famille !
Le monument du basket français quitte parfois son cocon pour rejoindre l’Equipe de France et sa bande de potes : Jim Bilba, Stéphane Ostrowski ou encore Richard Dacoury. Didier délaissera son mythique numéro 10 pour vêtir le 11. Présent avec les Bleus de 1989 où il connaît sa première sélection face à l’URSS jusqu’à 1995, Didier Gadou connaitra des matchs de prestige. Le premier ? Celui face à la Dream Team de 1992 lors d’un match d’entraînement à Monaco, mais aussi face à la sélection européenne lors des 100 ans de la création du basket. Une opposition iconique face à la sélection européenne menée par la légende, Arvydas Sabonis.
Si les qualifications aux Jeux Olympiques 1992 n’ont pas été un succès, les coéquipiers de Gadou se hissent à la quatrième place des Championnats d’Europe de 1991. Didier sera l’un des pionniers de la reconstruction de l’Equipe de France avec 70 sélections, il terminera son aventure en Bleus face à la Russie pour le match de la septième place lors des Championnats d’Europe de 1995. Didier Gadou est, et restera l’exemple d’un leader inné en club ou en sélection, mais aussi la définition du sacrifice pour son équipe.