Nos Joueurs de Légendes -> Dewarick Spencer

Dewarick Spencer

Parcours

2002 - 2005 : Arkansas State University (NCAA I)
2005 - 2007: Roanne (PROA)
2007 - 2008 : Virtus Bologne (Italie)
2008 : Efes Istanbul (Turquie)
2008 - 2010 : Le Mans SB (PROA)

Palmarès

Champion de France en 2007 (Roanne)
Vainqueur de la Coupe de France en 2009 (Le Mans)
Vainqueur de la Semaine des As en 2007 et 2009
Champion d'Ukraine en 2011 (Budivelnyk Kiev)

Distinctions

MVP Étranger en 2007
MVP All Star Game en 2006
Meilleur marqueur de PRO A en 2007
Participation au All Star Game 2007 (Paris)
Participation au All Star Game 2010 (Paris)

Dee l’artiste

Dewarick Spencer a illuminé le Championnat de France de toute sa classe, et atteint son zénith lors de la saison magique de la Chorale de Roanne en 2006-07.

« Tout a l’air facile avec lui. On se demande s’il force, il n’a pas une goutte de sueur alors qu’il est en train de tuer le match ! » Dans le mensuel Maxi-Basket, Ricardo Greer adressait ces compliments à Dewarick Spencer, probablement l’un des arrières les plus soyeux passé en France. « Dee » était un attaquant génial, un joueur incroyablement fluide, racé, esthétique. Un artiste. L’Américain a illuminé la Pro A durant ses quatre années passées à Roanne et au Mans, en donnant l’impression de ne jamais rien forcer.

Talent hors norme, Spencer avait tout en magasin : le dribble, la dextérité, le tir, une capacité dans les grands soirs à élever son niveau de jeu vers des sommets vertigineux. Jean-Denys Choulet le considère toujours comme le plus doué des Américains qu’il a entraînés au cours de sa carrière. Plus fort qu’un Jerry McCullough, MVP en 1998, plus fort qu’un Terrell McIntyre, qui réalisa pourtant une grande carrière en Europe, contrairement à Spencer.

Ce diamant brut, coach Choulet le découvre au cours de l’été 2005 lors d’un camp d’été à Colombus. Le rookie de la Chorale est une affaire en or, 40 000 dollars la saison ! Bien que performant dès sa première saison à Roanne (15,3 points, 3,9 rebonds, 3 passes), il passe un peu sous les radars. C’est vraiment la saison suivante, en 2006-07, que son talent éclate aux yeux de tous. Dans une équipe ultra-offensive, Spencer évolue sur une autre planète, 23 points, 6 rebonds, 4 passes en moyenne sur les onze premières journées. Une sorte d’état de grâce, par essence impossible à tenir sur la longueur d’une saison ? C’est mal connaître le phénomène.

Première lame du trident choralien

Fin décembre, il est élu MVP du All Star Game. En février, il remporte la Semaine des As. Le 24 février, il signe une copie monumentale face à Orléans, 32 points, 13 rebonds, 6 passes, 47 d’évaluation. Spencer termine meilleur marqueur du championnat (20,6 points) devant ses coéquipiers Marc Salyers et Aaron Harper. Mieux encore, il est numéro un à l’évaluation et est élu MVP étranger. Le 2 juin 2007, il score 18 points en finale des Playoffs face à Nancy. La Chorale est championne de France. Une formidable moisson individuelle et collective.

Dewarick_Spencer_MVP_All_Star

Spencer a aussi ses fragilités, ses fêlures. C’est sans doute ce qui le privera d’une grande carrière en Europe, voire en NBA. En 2008, son aventure à la Virtus Bologne est écourtée après des problèmes de comportement et il ne dispute que six matchs avec l’Efes Pilsen Istanbul. Sa première expérience hors de France est un échec.

C’est au Mans que l’Américain va se reconstruire. Lors de sa première année dans la Sarthe, le MSB remporte la Coupe de France et les As. Sa deuxième saison confirme son retour au premier plan. Spencer retrouve le niveau d’un potentiel MVP (18,4 points, 5,1 rebonds, 3,8 passes). À chacun de ses retours à Vacheresse, il laisse de sacrées ardoises, 32 points en saison régulière, 34 points en demi-finale des playoffs. Le garçon a gardé tous ses repères dans son ancienne salle.

En finale à Bercy, Spencer – meilleur marqueur avec ses 21 points – est trop esseulé pour faire plier les Choletais. Quelques semaines plus tard, il écope d’une suspension de trois mois après un contrôle antidopage positif au cannabis. C’est la fin de son histoire avec le championnat de France, mais certainement pas avec le basket. Après avoir parcouru le monde – Grèce, Ukraine, Liban, Chine, Iran, Vénézuela, Corée du Sud, Égypte – il sévissait toujours à 40 ans en 2022. Toujours aussi facile. Sans une goutte de sueur.