Les Cougars rugissent à nouveau

2022 a vu le grand retour dans l’élite d’un des bastions les plus solides de la LNB, le SLUC Nancy. Le public a été un soutien considérable pour traverser la période difficile qu’a vécue le double champion de France.

Seule une poignée de clubs français sont capables de rassembler 6 000 spectateurs sur un match. Le SLUC Nancy est l’un d’eux. Malgré le long passage du club en Pro B, l’engouement autour des Cougars est toujours aussi fort.

Le 30 avril 2022, le Palais des Sports Jean Weille avait pratiquement fait le plein de 6 000 supporters venus encourager le SLUC dans sa quête vers l’élite. Une soirée événement puisqu’on célébrait les 20 ans de la victoire en Korac. Quelques-uns des héros de 2002 ont reçu un bel hommage : Cyril Julian, Vincent Masingue, Maxime Zianveni, Joseph Gomis et bien sûr Sylvain Lautié. Vingt ans après son premier passage en Lorraine, l’entraîneur a repris du service afin d’aider le SLUC à retrouver l’élite. La place légitime de ce solide bastion.

Un bastion en termes d’engouement populaire. Le club lorrain a souvent figuré parmi les toutes meilleures affluences de l’élite dans les années 2000. Un bastion aussi en termes de résultats car le SLUC fait partie du gratin hexagonal durant la période 2005-15, disputant cinq finales et récoltant au passage deux titres de champion de France.

Le premier fait d’arme date de 1994. Après sept années dans l’antichambre et un duel au sommet face au voisin de la SIG, le SLUC accède à la Pro A. Le coach, Olivier Veyrat, dispose d’un carré d’as : James Banks, Claude Williams, Ahmadou Keita et Christophe Lion. En Pro B déjà, le palais des sports fait souvent le plein. L’entrée réussie dans l’élite – trois fois dans le Top 8 sur les cinq premières saisons – et la passion du public, encourage le club à pousser les murs de « Gentilly ». La capacité de l’enceinte est portée à 6 000 places en 1999. La dynamique est enclenchée pour de bon. En 2002, les Cougars de Stevin Smith, Jo Gomis et du trident intérieur Julian-Zianveni-Masingue remportent la dernière édition de la Coupe Korac, disposant en finale du Lokomotiv Rostov. Cyril Julian avait promis un titre à son président Jean-Jacques Eisenbach. Il est arrivé sur la grande scène européenne.

Jusqu’alors candidat régulier aux playoffs, le SLUC devient un prétendant au titre à partir de 2004. Deux hommes sont à l’origine de cette montée en puissance. Christian Fra et Jean-Luc Monschau. Le nouveau président débride la masse salariale. Le coach la rentabilise au mieux sur le terrain. Les Cougars disputent trois finales de suite à Bercy, toutes perdues malheureusement, en 2005 (contre Strasbourg), 2006 (Le Mans) et 2007 (Roanne). Un crève-coeur pour les Cougars, en particulier pour Tariq Kirksay, le swingman du SLUC, présent lors de ces trois éditions, qui ne sera jamais champion.

Les Nancéiens finiront par rompre la malédiction en 2008 face à la Chorale de Roanne. Après neuf saisons en Lorraine, Cyril Julian, le joueur symbole, le warrior, décroche enfin le titre suprême avec son SLUC. Il y a aura un second sacre trois ans plus tard face à Cholet. Il y aura deux saisons d’Euroleague. Le passage remarqué de Nicolas Batum pendant le lock-out de la NBA en 2011-12. Il y aura un paquet de joueurs marquants, les frères Greer, John Cox, Akin Akingbala, Steed Tchicamboud, Stephen Brun, Victor Samnick Tremmell Darden, Jamal Shuler… Le chapitre Jean-Luc Monschau se referme en 2013 sur un bilan exceptionnel.

Avec Alain Weisz, le SLUC obtient encore de bons résultats durant les deux années suivantes, sans toutefois dépasser le stade des demi-finales. L’ex-sélectionneur est débarqué en cours de saison 2016-17. Quelques mois plus tard, le SLUC est en Pro B. Après avoir goûté à l’ivresse des sommets, la redescente est brutale.

La reconstruction commence. Personne ne se doute alors qu’elle durera cinq longues années. Présidents, entraîneurs, joueurs vont en effet se succéder jusqu’à trouver enfin la bonne formule. La bonne formule, c’est le retour aux affaires de Sylvain Lautié. L’équipe qu’il dirige en 2021-22 autour du MVP de Pro B, Stéphane Gombauld, boucle la saison régulière en boulet de canon. Devant 6 000 supporters, les Cougars obtiennent face à l’Elan Chalon leur 13e victoire consécutive. La montée se profile enfin. Un soir de liesse à Nancy. « Gentilly » a vibré comme à ses plus belles heures.