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L’humain au cœur du projet
Le formidable public stelliste et les liens qui unissent ses hommes forts font partie de l’ADN du club du Portel.
Janvier 2013. Pendant la trêve de fin d’année, Éric Girard apprend que le cancer des cordes vocales dont il pensait être débarrassé est de retour. L’entraîneur en informe aussitôt son président et lui propose de casser son contrat. « Oui, Éric. On va déchirer le contrat… pour en signer un autre », lui répond Yann Rivoal, « Et si on le prolongeait, ce contrat ? Trois ans, ça te dirait ? » Cet échange dévoilé par Éric Girard dans sa biographie* en dit à la fois beaucoup sur la relation forte qui unit les deux hommes clés du Portel et sur les valeurs chères à ce club.
Dans cette région du Pas-de-Calais, l’humain passe avant tout. La force du Portel, son ADN, c’est avant tout son public. Les Stellistes ont renversé bien des montagnes grâce au soutien de leur public et à l’ambiance chaleureuse et festive de leur Chaudron.
Bien avant l’inauguration de cette salle de 3 700 places en 2015, l’Etoile Sportive Saint-Michel évoluait déjà un petit creuset bouillonnant, la salle Carpentier. Au début des années 2000, on se déplace parfois de loin dans la région pour venir goûter l’ambiance du Portel, encourager les verts et blancs alors en Nationale 1. Le sixième homme jouera un rôle important pour décrocher la montée en Pro B en 2007. C’est l’arrivée en LNB et la délocalisation des rencontres dans la salle Damrémont des voisins du SOM Boulogne-sur-Mer. Quatre années durant, les deux clubs croiseront le fer dans l’antichambre lors de derbys fiévreux et surchauffés.
L’ESSM s’installe solidement au deuxième échelon. L’arrivée d’Éric Girard au coeur de l’exercice 2011-12 est un tremplin. Le coach champion de France en 2005 apporte son vécu du haut niveau, sa rigueur, son exigence. Son entente avec le président Yann Rivoal est immédiate. Girard va trouver en Benoît Mangin, son parfait relais sur le terrain. Au bord du parquet, l’assistant Jacky Périgois est plus qu’un fidèle bras droit. Sept années durant, il sera la voix de Girard.
L’année 2015 est marquée par les exploits des Stellistes en Coupe de France. Quatre formations de l’élite, Le Mans, Le Havre, l’ASVEL et Limoges, champion de France en titre, passent à la trappe au Chaudron. Le Portel s’offre une finale à Bercy, perdue face à Strasbourg. Un an plus tard, l’équipe se classe sixième du championnat, remporte les Playoffs d’accession et file en Pro A. Parmi les héros de la montée, Benoit Mangin, Jessie Bégarin, Garry Chathuant, Jakim Donaldson. Ils seront rejoints par Frank Hassell dans l’élite et feront mieux que transformer l’essai. Le promu va vivre une première saison de rêve. Avant-dernier budget sur la ligne de départ, l’ESSM termine septième et se qualifie pour une coupe d’Europe !
Bien sûr, les lendemains seront plus difficiles. Les erreurs de casting pardonnent moins chez les petits budgets. Il faudra l’expertise, la ténacité et l’exigence d’Éric Girard pour maintenir l’ESSM dans l’élite. Plusieurs fois le technicien essaiera de prendre du recul, dans un rôle de directeur sportif, pour aussitôt revenir sauver les meubles. La deuxième valeur salvatrice du Portel est le soutien sans faille de ses supporters. Combien de victoires passées et futures arrachées grâce à ce fabuleux sixième homme ?