Palmarès
Distinctions
Les vertus de la stabilité
Sans faire de vague, le MSB s’est constitué un joli palmarès. Gestion sans excès, stabilité à tous les étages font partie de la politique maison et ont beaucoup contribué à la réussite sarthoise.
« Tant que je serai là il n’y aura pas de décisions qui mettraient en péril l’avenir du club. La pérennité est toujours le maître mot. » Ces deux phrases* de Christophe Le Bouille disent beaucoup des valeurs du MSB. Le club sarthois est solide sur ses fondations et vise la régularité des performances plutôt que des coups d’éclat sans lendemain. Deux statistiques exceptionnelles valent tous les discours. 20 années d’affilée, de 1996 à 2016, le MSB n’a pas raté une seule fois les Playoffs. Le MSB est le deuxième club français au nombre de trophées nationaux remportés depuis le début du millénaire. Tout ceci en cultivant une gestion de bon père de famille.
L’histoire entre Le Mans et le basket de haut niveau commence en 1963. Le Sporting Club Moderne Club est un club phare dans les années 70-80, trois fois champion de France en 78, 79, 82. Dans ses rangs figurent le top-scoreur français Hervé Dubuisson ou encore les frères Beugnot, Éric et Grégor. Quand la ligue voit le jour en 1987, le club vient juste de descendre en N1B et évolue encore dans la vieille salle de la Rotonde. Trois ans après, Larry Lawrence et ses partenaires assurent la montée. Le retour dans l’élite s’avère délicat. Par deux fois, en 1994 et 1995, le club sarthois devenu entre-temps Mans Sarthe Basket est sauvé miraculeusement d’une nouvelle descente. Le vaisseau d’Antarès sort de terre. En 1996, l’arrivée d’Alain Weisz est synonyme de nouveau souffle. Weisz multiplie les bonnes pioches entre le papy flingueur Ron Anderson, l’intérieur soyeux Josh Grant, le soldat Dwayne Scholten, le génial lutin Keith Jennings, l’Espagnol Juan Aisa… Débute alors l’impressionnant bail de vingt ans en Playoffs.
En 2000, Alain Weisz parti coacher les Bleus, a passé le relais à son assistant. Un jeune coach sans expérience, ancien arrière shooteur du championnat de France. Vincent Collet. Sous sa coupe, le club sarthois va voir s’épanouir de jeunes générations bourrées de talent : Amara Sy, Alain Koffi, Pape-Philippe Amagou, Yannick Bokolo, suivis un peu plus tard par Nicolas Batum et Antoine Diot. Entre ces jeunes pousses, de solides vétérans (Neno Asceric, JD Jackson) et des étrangers haut de gamme (Shawnta Rogers, Hollis Price, Sandro Nicevic…), l’alchimie est remarquable. Le club renoue avec son illustre passé.
Premier de la saison régulière en 2004 et 2005, le MSB remporte la Coupe de France, les As et est couronné champion de France en 2006, vingt ans après son dernier sacre. La finale est remportée à Bercy, derrière une performance magistrale du pivot turc, Huseyin Besok. C’est aussi le dernier match en carrière du Franco-Canadien JD Jackson, qui deviendra l’assistant de Collet puis sera à son tour promu head coach en 2008. Il poursuivra la série initiée par ses prédécesseurs. Le MSB réussira le doublé As-Coupe de France en 2009 et disputera deux autres finales de Playoffs à Bercy en 2010 et 2012, confirmant son statut de place forte.
Toutes ces années ont validé la politique conservatrice du club sarthois. Stabilité des effectifs. Stabilité des entraîneurs – seulement trois en dix-huit ans. Stabilité des dirigeants, à l’image de Christophe Le Bouille, embauché en 1994, président depuis 2008 et toujours en place quinze ans plus tard. Stabilité des finances, le MSB figurant toujours parmi les bons élèves de la ligue. Le résultat d’une gestion sans risques inconsidérés. En 2018, c’est le jackpot. En termes de caractère(s), de talent, de soldats de l’ombre, l’équipe entraînée par Éric Bartéchéky est outillée à tous les étages (Justin Cobbs, Antoine Eito, Chris Lofton, Mikal Riley, Romeo Travis, D.J Stephens, Youssoupha Fall). Elle réalise des playoffs de rêve, tapant coup sur coup les trois gros bonnets du championnat, l’ASVEL en quarts, Strasbourg en demi puis Monaco au bout de l’Épisode 5 de la finale. Cinq comme le cinquième sacre manceau. Probablement le plus inattendu tant l’opposition était relevée cette année-là. Peut-être le plus beau de toute histoire du MSB.
*extrait tiré du livre, MSB, 20 ans d’émotions