Légende du basket français, Florent Pietrus est retraité des parquets depuis 2022 après avoir réalisé une dernière pige à Metz en Nationale 2. Mais l’un des joueurs les plus capés de l’histoire des Bleus (230 sélections) est resté dans le giron du basket, passant des diplômes d’entraîneur et de directeur sportif, avec l’ambition de mettre son expertise au service d’un club. Interview avec l’ainé des frères Pietrus.
Florent, vous avez définitivement mis fin à votre carrière de joueur en 2022 à Metz (NM2). Que faites-vous depuis ?
« J’ai d’abord pris du temps pour moi (rires). J’ai pris du temps pour ma famille, profiter de mes enfants, pour voyager et m’investir dans des causes qui me tiennent à coeur. Je me suis aussi plongé dans le social, ainsi que dans les études. J’ai passé un diplôme d’entraîneur avec la FFBB et un diplôme de directeur sportif à Grenoble. Pour moi, c’était important de préparer l’après-basket en me formant. J’ai aussi visité des clubs en Espagne, où j’ai joué, pour voir ce qui se faisait là-bas. »
À quelle étape de votre projet de directeur sportif êtes-vous ?
« Pour l’instant, je ne travaille avec aucun club. J’ai passé des entretiens avec des clubs de LNB qui n’ont pas été concluants. Mais c’est vraiment vers ce domaine que je souhaite m’investir. Je sais que je peux apporter beaucoup à un club. J’attends le projet et l’opportunité qui me permettront de mettre mon expérience et ma vision au service d’un club. »
Vous avez également une association caritative Handoff. Quel est son objectif ?
« Son objectif tourne autour de l’organisation d’un gala caritatif où l’on met aux enchères des maillots et des objets d’exception de grands sportifs. Dans l’association, c’est moi qui ait ce rôle de solliciter les athlètes en utilisant tous mes contacts pour avoir les maillots à mettre aux enchères. Pour cette année 2024, on a eu pas mal de pépites, comme le maillot de Raphaël Varane (football), les gants de Cyril Gane (MMA) ou encore de Steve Mandanda (football). Pour le prochain gala, on aura des maillots de l’équipe de France de basket. Voir autant de sportifs nous confiaient des maillots et objets, cela me conforte dans notre action.
Chaque année, on parraine donc une association locale. Il y a eu le Comité Handisport de Moselle, Cypha qui fait de l’inclusion par l’art et la danse et pour 2025, il s’agira d’une Main pour le sport, venant en aide aux enfants. La totalité des fonds récoltés vont à l’association que l’on parraine. »
L’association Handoff de Florent Pietrus
Vous avez été hissé au rang de légendes de la LNB comme d’autres illustres joueurs. Comment cela se matérialise-t-il au quotidien ?
« L’initiative de la LNB est très intéressante. Dans le basket français, on n’a pas forcément cette continuité entre les anciennes et les nouvelles générations. Si on veut construire et améliorer le basket français, il faut savoir d’où l’on vient. Les jeunes doivent avoir les outils pour devenir un joueur professionnel. La LNB nous sollicite sur le fait d’aller à la rencontre des jeunes au sein des centres de formation. Le monde professionnel demande beaucoup de travail et la parole d’un ancien sportif est dupliqué. »
Vous avez terminé votre carrière de joueur à Metz en NM2. Êtes-vous toujours basé là-bas ?
« Oui, pour un choix familial notamment. Mon fils est à Strasbourg et ma fille à Nancy. Pour l’instant, je n’ai pas de raisons de bouger. Mais si demain, j’ai une opportunité ailleurs, ce sera sans problèmes pour bouger. »
« Illan continue à travailler et je sais que ça va payer un jour. »
Florent Pietrus
Cela vous permet d’être proche de votre fils Illan, qui vit son 2e exercice professionnel à Strasbourg actuellement. Quel regard portez-vous sur son début de carrière ?
« Illan a beaucoup plus de temps de jeu pour cette 2e saison. À 19 ans, tu aspires à être beaucoup plus sur le terrain. C’est un processus comme je lui dit souvent. Il faut continuer à travailler car le jour où il aura plus de temps de jeu, il faudra répondre présent. Pour l’instant, il est satisfait car il est sur le terrain. J’ai entièrement confiance au coach Laurent Vila, que je connais depuis très longtemps, avec sa réputation de faire jouer les jeunes. Illan continue à travailler et je sais que ça va payer un jour. »
Enfin, vous avez été l’un des tauliers de l’équipe de France, avec 230 sélections au compteur. Comment avez-vous vécu la dernière campagne olympique des Bleus à Lille et Paris ?
« Si je vous dis que je n’étais pas inquiet au 1er tour, ça serait mentir (rires). Mais je n’avais pas de doutes à leur capacité de réaction. Sur le 1er tour, on est inquiet car on ne reconnaissait pas l’équipe de France. Mais à partir des phases finales, ils nous ont montrés leur ADN. Avant un match à Bercy, j’étais passé dans les vestiaires pour les saluer. Apparemment, ça a porté ses fruits (rires). Je tiens à féliciter les joueurs car ce sont des grands champions. Il y a très peu d’équipes qui sont capables de faire volte-face comme cela. J’étais vraiment fier car c’était une compétition à domicile. En tant que fan n°1 de l’équipe de France, je priais pour que l’équipe de France joue au moins la finale. »