Légende du basket français, Alain Digbeu gravite toujours dans le milieu de la balle orange, en travaillant au sein de médias et en effectuant de la formation auprès de jeunes joueurs. Rencontre avec celui que l’on surnomme Air France pour évoquer son actualité.

Membre du programme « LNB Légendes », Alain Digbeu est l’une des figures emblématiques du basket français. Illustre joueur de l’ASVEL (1993-1999) ou encore du FC Barcelone (1999-2022), l’ancien ailier aux 92 sélections en équipe de France s’est expatrié en Turquie depuis la fin de sa carrière professionnelle de joueur. Basé à Istanbul, nous avons profité de l’un des passages en France d’Alain Digbeu pour discuter avec lui de ses derniers projets. Entretien.

Alain, pour commencer, quelle est votre actualité des derniers mois ? 

Je suis toujours basé à Istanbul. Je travaille pour un média digital turc, Socrates, où l’on parle de l’actualité du basket européen, des équipes turques engagées en EuroLeague, Fenerbahçe et l’Anadolu Efes. Cette plateforme existe depuis une dizaine d’années et couvre un très grand nombre de disciplines. 

Vous avez également un pied dans la formation de jeunes joueurs…

J’ai une plateforme de formation où je propose à des jeunes de travailler individuellement. On a un petit groupe actuellement. On essaie de grandir, de s’imposer sur le marché de la technique individuelle, qui est très à la mode depuis quelques années. Il faut donc être prudent et proposer des choses cohérentes. La Turquie a un potentiel intéressant chez les jeunes mais les résultats sont très irréguliers. Il y a notamment une bonne génération 2008 et 2010. 

Toujours sur l’aspect formation, j’effectue aussi des interventions sur les camps Upsilon de mon ami Yassine Aouadi. 

En tant qu’ancien international, comment avez-vous vécu l’été olympique des équipes de France, couronné par deux médailles d’argent ? 

J’ai suivi cela de très près. Ça a été un succès énorme malgré toute la négativité autour de l’équipe masculine notamment. Il y a eu beaucoup de pression, d’attentes, notamment avec l’intégration de Victor Wembanyama. L’équipe a démarré moyennement mais s’est ressaisie au bon moment et a terminé parfaitement. C’est ce qui compte au final. Il faut les féliciter, cela n’a pas toujours été facile. Ils sont tombés sur une grosse équipe américaine en finale. Mais pour être honnête, je ne voyais pas la France aller aussi loin. Je voyais davantage la Serbie à la 2e place, et nous sur la 3e ou la 4e place. Mais c’est très bien pour le basket français, il n’y a pas meilleur timing. Toutes les planètes se sont bien alignées, aussi bien pour les filles que les garçons. 

D’autant que les jeunes Français ont également brillé sur les parquets internationaux cet été, avec de nombreux succès des équipes de Frances jeunes…

Oui, j’ai déjà pu croiser Noah Penda lors du média day, notre héros contre l’Espagne ! (ndlr : Noah Penda a inscrit le tir de la victoire contre l’Espagne en quart de finale de l’EuroBasket U20). Il y a des générations qui sont en train de s’affirmer. C’est de bonne augure pour le basket français, d’engranger des médailles de cette manière. On a la côte, même si on l’a toujours eu. Mais avec Victor (Wembanyma) n°1 de la Draft, Zacharrie (Risacher) n°1, on a encore de fortes chances de voir des Français dans le top 3, voire top 5, de la Draft NBA. 

C’est très bien pour les générations futures, les clubs qui sont aussi mis en lumière, avec des intérêts d’équipes américaines. On peut ainsi espérer que les meilleurs joueurs français continuent à se former en France. 

“C’est l’occasion de vendre encore plus le basket français. C’est une saison super excitante.“

Alain Digbeu

Comment voyez-vous se dérouler la saison 2024-2025 de Betclic ELITE ?

Ça va continuer dans la même dynamique je pense, voire supérieur. Paris a pris une dimension EuroLeague, avec toujours un esprit compétitif et un entraîneur expérimenté malgré ses débuts en EuroLeague. Il faudra voir s’il y a de la cohérence à l’ASVEL pour se rapprocher du top 10. Je trouve que l’ASVEL se cherche encore un petit peu. Enfin, Monaco s’est renforcé intelligemment. 

Globalement, le championnat français se renforce, et est de mieux en mieux organisé. Cette saison est spéciale avec trois équipes françaises en EuroLeague. C’est l’occasion de vendre encore plus le basket français. C’est une saison super excitante. 

Votre fils Tom joue également au basket à un niveau professionnel. Où en-est-il dans sa carrière ? 

Il n’a pas pu honorer son contrat avec Gran Canaria. Il est sorti d’une saison rocambolesque en prêt à Minorque (2e division espagnole). Cela ne s’est pas passé comme prévu, avec peu de temps de jeu. Désormais, il cherche un nouveau club. Il est en forme, il est prêt. (ndlr : Tom Digbeu a déjà disputé une saison en France, en 2022-2023, à l’Alliance Sport Alsace en PROB)