FR | EN
Présentation de la saison de Betclic ELITE (partie 3/3)

La saison de Betclic ELITE démarre ce vendredi 23 septembre. Trois mois après le titre de l’ASVEL, le trophée de champion de France sera remis en jeu. 18 équipes se battront durant des mois pour finir le plus haut possible, avoir l’avantage du terrain en playoffs, se qualifier pour ces mêmes phases finales, ou tout simplement pour se maintenir dans la division. A la veille du début de saison, on s’intéresse aux six équipes les mieux classées lors de la saison régulière 2021-2022.

PAU-LACQ-ORTHEZ (6e)

Après avoir cru à la relégation administrative, l’Elan béarnais a trouvé un repreneur à temps pour repartir en Betclic ELITE. Mais le traumatisme de la saison passée est grand, malgré la victoire en Coupe de France et la demi-finale des playoffs. De plus, le budget du club fait partie des plus faibles de la division. Obligé de recruter très tardivement, Eric Bartecheky est parvenu à réunir deux vétérans du championnat de France sur la ligne arrière, Michael Stockton et Garrett Sim. Leur manque de qualités physiques pourra être compensé par celles d’un autre vétéran, Giovan Oniangue, dans l’aile et du petit poste 3/4 Markeith Cummings qui va découvrir un gros championnat après avoir beaucoup voyagé. A l’intérieur, l’indéboulonnable Vitalis Chikoko sera la pierre angulaire de l’effectif. Il devra rester en bonne forme et transformer les nombreux caviars de Michael Stockton. Pour l’instant, le banc est un peu léger avec Landing Sané en rotation sur les postes 4 et 5 et Gérald Ayayi pour doubler les meneurs et arrières. Le meneur Fabio Milanese et le petit pivot actif Enzo Shahrvin sont passés professionnels. Comme d’autres avant eux – on pense à Axel Julien et Louis Labeyrie avec le HTV en 2011-2012 -, ils devront saisir l’opportunité d’évoluer dans  une équipe limitée en nombre afin d’avancer à vitesse grand V. Un poste 3/2 est cependant encore attendu. Avec le savoir-faire d’Eric Bartecheky, sans pression si ce n’est celle de ne pas se mettre en danger pour la relégation sportive, l’EBPLO espère vivre une saison plus sereine que la précédente. Tout simplement.

Le cinq majeur potentiel : Michael Stockton – Garrett Sim – Giovan Oniangue – Markeith Cummings – Vitalis Chikoko

Le joueur incontournable : Michael Stockton (1,85 m, 33 ans).

Auteur d’une remarquable saison 2019-2020, ce meneur de jeu audacieux et talentueux s’est depuis stabilisé dans le championnat de France. Hormis un passage en Ukraine en première partie de saison 2021-2022, le fils de John Stockton n’a plus quitté la division. Dans une équipe à l’effectif relativement court, il aura certainement les clés du camion. De quoi évoluer en totale confiance. Il serait ainsi peu surprenant de le voir en tête des meilleurs passeurs de Betclic ELITE. Les coaches adverses lui feront sans doute payer ses qualités physiques moyennes et sa défense mais peu importe, l’Elan Béarnais vivra et mourra certainement avec les qualités et défauts de son patron.

Le jeune à suivre : Enzo Shahrvin (2,01 m, 19 ans).

Après avoir commencé le basket en U13 à Gif-sur-Yvette, Enzo Shahrvin s’est rapidement développé au point de rejoindre l’Elan béarnais dès sa deuxième saison U15. Là-bas, grâce notamment au travail du duo Julien Lalanne – Nico Praadel, ce petit intérieur musculeux et tonique a continué son ascension. Jusqu’à devenir l’un des tous meilleurs joueurs du championnat Espoirs (20,9 d’évaluation en 2021-2022) et participer à l’EuroBasket U20 avec une année d’avance cet été. Maintenant, il veut se faire une place en Betclic ELITE. Pour cela, il compte s’éloigner du cercle petit à petit en retrouvant son ancien rôle de poste 4.

DIJON (5e)

En 2021-2022, l’institution dijonnaise a prouvé qu’elle n’en était pas là par le simple fait d’un entraîneur, Laurent Legname, et de joueurs cadres, Axel Julien et Alexandre Chassang en tête. Certes, ce trio a fortement contribué à replacer la JDA sur la carte des meilleurs clubs de France, mais la structuration globale du club en est la raison principale. C’est ainsi que Nenad Markovic a repris le flambeau avec brio, même si David Holston reste le patron de l’équipe et qu’un gros noyau de cadres, notamment à l’intérieur (Abdoulaye Loum, Jacques Alingué et Gavin Ware) et d’arrières/ailiers (Chase Simon et Robin Ducoté), est toujours en place. Pour les entourer, le coach et le directeur sportif Fabien Romeyer ont ajouté du monde. L’international slovène Gregor Hrovat va apporter son jeu sans ballon et sa polyvalence sur les postes 2 et 3. David Brembly veut se faire connaître en France grâce à ses grosses dispositions défensives. Enfin, il est encore difficile de savoir qui va compléter le secteur intérieur, Markis McDuffie (parti pour raison de santé puis revenu) ou celui qui devait être son remplaçant, Danilo Nikolic. Quoi qu’il en soit, l’effectif de la JDA est complet, présente des qualités physiques, athlétiques, du QI basket, de l’expérience individuelle et collective… De quoi viser le top 5 encore et un bon parcours en Ligue des champions (BCL).

Le cinq majeur potentiel : David Holston – Chase Simon – Gregor Hrovat – Abdoulaye Loum – Gavin Ware

Le joueur incontournable : David Holston (1,73 m, 36 ans).

On ne présente plus David Holston, MVP du championnat en 2018-2019. Le petit meneur américain n’a pas baissé le pied la saison dernière, à 36 ans. Toujours aussi solide physiquement, dévastateur par ses changements de rythme et de direction, le natif de Flint (Michigan) est un maestro à la mène. Un joueur de niveau EuroLeague qui n’évolue pas en EuroLeague, certainement à cause de son âge avancé pour un basketteur. Et ce pour le plus grand bonheur de la JDA et de ses supporters.

Le jeune à suivre : Robin Ducoté (1,93 m, 21 ans).

Révélation de la fin de saison 2020-2021, Robin Ducoté a intégré définitivement le groupe professionnel de son club formateur dans la foulée. Discret mais utile, ce poste 3/2 a tourné à 5,9 points à 38,9% de réussite aux tirs en 20 minutes en Betclic ELITE la saison passée. Il aspire à faire mieux encore, notamment au niveau de la création (0,8 passe décisive), dans le but de devenir un véritable arrière.

LIMOGES (4e)

Après une saison 2021-2022 presque inattendue au vue de l’effectif initial, le Limoges CSP a décidé de quasiment repartir à zéro. Si le coach principal Massimo Cancellieri et le capitaine Nicolas Lang sont toujours là, tout a changé autour d’eux. Le nouveau directeur sportif Kevin Anstett a fait venir neuf nouveaux éléments. L’effectif est très américanisé avec six joueurs sur dix originaires d’Amérique du Nord (dont deux binationaux). Le meneur Bryce Jones va découvrir le championnat de France et pourra être remplacé ou épaulé par Darrin Govens et Jayvon Graves. Govens a réalisé une saison correcte à Cholet alors que Graves jouait en G-League. Dans l’aile, c’est le très attendu Javonte Hawkins, un All-Star potentiel (voire plus), qui arrive. Il sera aux côtés de Nicolas Lang, la fine gâchette alsacienne, et Lucas Ugolin, un prospect venu de Nancy. A l’intérieur, Mathieu Wojciechowski fait son retour au club pour compléter le poste 4 derrière le petit intérieur Desi Rodriguez, qui a de suite séduit les fans. Enfin, au poste de pivot, Wilfried Yeguete reprend la compétition après une saison blanche et l’international allemand Gavin Schilling veut se tester hors des frontières germaniques. Cet effectif recomposé de quasi toute pièce aura la lourde tâche de faire au moins aussi bien que son prédécesseur. Pas une chose aisée mais faisable.

Le cinq majeur potentiel : Bryce Jones – Nicolas Lang – Javonte Hawkins – Desi Rodriguez – Wilfried Yeguete

Le joueur incontournable : Javonte Hawkins (1,98 m, 28 ans).

Le directeur sportif Kevin Anstett est lui-même surpris d’avoir pu le signer. Ralenti par une grosse blessure en 2020-2021, Javonte Hawkins a repris de plus belle dans le championnat allemand en 2021-2022, avec Bonn. Chez le demi-finaliste des playoffs, il a tourné à 15,5 points à 44,7% de réussite aux tirs, dont 37,3% à 3-points sur 5,3 tentatives par match, 3,6 rebonds et 1,1 passe décisive en 27 minutes aux côtés du MVP de la division, Parker Jackson-Cartwright, le futur meneur de l’ASVEL (voir plus bas). Capable d’évoluer sur les postes 2, 3 et 4, cet autre natif de Flint (Michigan) espère bien vivre une grosse saison avant de tenter l’aventure à très haut-niveau dès la saison prochaine.

Le jeune à suivre : Lucas Ugolin (1,96 m, 20 ans).

Il est le rookie de l’effectif. Qu’il soit utilisé sur les postes 2 ou 3, le jeune parisien est surtout dangereux pour son tir et ses qualités physiques en transition. Après avoir découvert le basketball professionnel à Nancy, le jeune papa tente une nouvelle aventure en Limousin. Il devra s‘habituer aux soufflantes de Massimo Cancellieri, lui qui ne brille pas toujours par sa constance. Doté d’un fort potentiel, il espère néanmoins apprendre de cette riche expérience. Avec deux matches par semaine, il aura une chance à saisir au sein de l’effectif cercliste.

BOULOGNE-LEVALLOIS (3e)

Après avoir fait la course en tête de la saison régulière de Betclic ELITE, en battant notamment Monaco et LDLC Asvel sur la phase aller, les Metropolitans 92, à raison de deux matches par semaine avec un effectif souvent limité en nombre, se sont écroulés en fin de saison. A bout physiquement, avec en plus l’absence de joueurs majeurs, ils ont perdu en deux manches contre l’Elan Béarnais en quarts de finale des playoffs après avoir été sortis au même stade en EuroCup, à Valence. En parallèle des mauvaises nouvelles sportives, les difficultés internes ont amené leur lot d’incertitudes. Si bien que les Mets ont eu peur de disparaître et n’ont même pas pu s’engager en Coupe d’Europe. Mais de ce contretemps, ils ont su tirer avantage en faisant venir le joyau du basketball français, Victor Wembanyama, qui va pouvoir profiter des semaines avec une seule rencontre pour se développer physiquement et techniquement. Ce choix a tout changé pour l’intersaison des Mets, qui ont ensuite convaincu deux autres prospects, Armel Traoré et, plus tard, Hugo Besson, 58e choix de la Draft NBA 2022. Avec le retour de trois vétérans (Lahaou Konaté, Steeve Ho You Fat et Bandja Sy) et l’arrivée d’une ligne arrière de feu (Tremont Waters et Devante Jones), mais aussi du polyvalent Aaron Henry et du bondissant Ibrahima Fall Faye, les Metropolitans 92 ont conçu un effectif qui pourrait faire tourner quelques têtes. Et pas que celles des scouts NBA…

Le cinq majeur potentiel : Tremont WatersLahaou Konaté – Aaron Henry – Victor Wembanyama – Ibrahima Faye Fall

Le joueur incontournable : Tremont Waters (1,78 m, 24 ans).

Attention, pépite ! Pour remplacer Will Cummings, les Metropolitans 92 ont convaincu un jeune joueur de lancer sa carrière en Europe. Meneur star à LSU, il a été drafté en 51e position par Boston en 2019 mais n’est pas parvenu à s’installer dans la grande ligue. Sa petite taille y est sans doute pour quelque chose. Quoi qu’il en soit, c’est un vrai fort joueur et ce des deux côtés du terrain. Les adversaires n’ont qu’à bien se tenir, il pourrait envoyer quelques alley-oops à Bandja Sy, Ibrahima Fall Faye et surtout Victor Wembanyama. De quoi séduire les nombreux recruteurs venus voir ce dernier… Une belle manière de s’exposer.

Le jeune à suivre : Victor Wembanyama (2,24 m, 18 ans).

Considéré comme l’un des plus gros potentiels de l’histoire du basketball, Victor Wembanyama va vivre sa dernière saison en France, avant de rejoindre la NBA. L’intérieur 3.0 a crevé l’écran sur les deux derniers matches de préparation, marquant 34 points contre la Darussafaka Istanbul et l’Hapoel Holon lors du Prostar d’Angers. Il faut dire qu’il a pris en muscle cet été et est motivé comme jamais, après une saison 2021-2022 gâchée par les blessures. Pour la saison à venir, outre dévoiler ses progrès, il devra surtout faire en sorte de rester éloigné de l’infirmerie.

MONACO (2e)

Cette fois, Monaco espère rafler la mise en remportant le premier titre de champion de France de son histoire. Pour y parvenir, le club de la principauté a bâti ce qui est considéré comme l’une des tous meilleurs effectifs de l’histoire. Non seulement les cadres ont été conservés (Mike James, Alpha Diallo, Donatas Motiejunas, Yabuba Ouattara), mais d’autres stars sont venus s’y ajouter. Elie Okobo, leader de l’ASVEL l’an passé avec Chris Jones, rejoint la Roca Team. John Brown III, défenseur d’élite, va former une paire infranchissable avec Alpha Diallo. En manque de joueurs formés localement d’impact en 2021-2022, l’ASM a fait venir le vétéran Adrien Moerman, double vainqueur de l’EuroLeague en titre, mais aussi deux jeunes joueurs déjà installés en Betclic ELITE, Matthew Strazel et Yoan Makoundou. Et comme si cela ne suffisait pas, deux autres gros joueurs du circuit européen sont arrivés, l’arrière/meneur Jordan Loyd et le poste 3/4 Jaron Blossomgame. N’oublions pas, enfin, la prolongation de Donta Hall, athlète parmi les athlètes. De quoi former une équipe au potentiel physique illimité, capable de concasser n’importe quelle formation du championnat… en cas de bonne volonté partagée. Ce dernier point sera l’un des challenges de l’entraîneur Sasa Obradovic qui reste sur deux finales de playoffs perdues (2019 et 2022).

Le cinq majeur potentiel : Mike James – Elie Okobo – Alpha Diallo – John Brown III – Donatas Motiejunas

Le joueur incontournable : Mike James (1,85 m, 32 ans).

Talent quasiment unique en Europe, Mike James a de grandes ambitions pour la saison 2022-2023 : atteindre le Final Four de l’EuroLeague et finir par soulever le trophée de champion de France en juin prochain. Parfois irritant par ses choix offensifs et son body-language, l’Orégonais n’en reste pas moins un joueur capable de faire la différence à lui seul, en marquant par lui-même ou en servant ses coéquipiers.

Le (presque) jeune à suivre : Matthew Strazel (1,82 m, 20 ans).

Après avoir vu son rôle stagner voire diminuer à l’ASVEL, Matthew Strazel a décidé de changer d’air. En quête de JFL d’impact (voir plus haut), Monaco a saisi l’opportunité. Sur la Côte d’Azur, l’ancien joueur de Marne-la-Vallée sera la rotation de Mike James, avec qui il pourra même être associé, ou le numéro un quand ce dernier sera laissé au frigo pour certains matches de championnat de France. De quoi faire tourner une belle boutique. Gratifiant et surtout enrichissant !

LYON-VILLEURBANNE (1er)

Triple championne de France en titre, LDLC Asvel veut réaliser le quadruplé cette saison. Pour y parvenir, Tony Parker a fait venir du lourd : ses anciens coéquipiers Nando De Colo et Joffrey Lauvergne, avec qui il a été champion d’Europe en 2013. Ces deux éléments vont apporter leur riche expérience et leur culture du haut-niveau. Tout autour, hormis les indéboulonnables David Lighty et Charles Kahudi dans l’aile, Antoine Diot et Paul Lacombe sur la ligne arrière, beaucoup de joueurs vont se tester en Betclic ELITE comme en EuroLeague : l’ancien MVP de PROB Parker Jackson-Cartwright, le très physique international belge Retin Obasohan, le scoreur Jonah Mathews, le polyvalent Anthony Polite et l’homme trampoline Yves Pons. Ce dernier partagera le poste 4 avec Amine Noua, de retour après une saison d’exil partagée entre Andorre et Strasbourg, alors qu’au poste de pivot demeurera toujours Youssoupha Fall. A terme, la raquette composée par seulement quatre intérieurs de métier pourrait être renforcée par l’arrivée d’un dernier élément. De quoi compléter un riche effectif dans lequel on retrouvera aussi un fort joueur en devenir, l’élégant ailier Zacharie Risacher.

Le cinq majeur potentiel : Parker Jackson-Cartwright – Nando De Colo – David Lighty – Amine Noua – Joffrey Lauvergne

Le joueur incontournable : Nando De Colo (1,96 m, 35 ans).

Il est l’un des tous meilleurs joueurs du circuit européen depuis 2014. Après une expérience contrastée au Fenerbahçe ponctuée par un titre de champion de Turquie, Nando De Colo a préféré rejoindre le projet de l’ASVEL plutôt que de retourner en Espagne. Sur place, ce créateur hors pair, maître du pick and roll, devrait régaler s’il est épargné par les blessures. Avec lui seul, le projet rhodanien entre dans une nouvelle dimension.

Le jeune à suivre : Zaccharie Risacher (2,05 m, 17 ans).

Cet été, tous les gros potentiels de l’ASVEL sont partis (Houinsou, Malwaya, Wembanyama), sauf lui, le local de l’étape. Le fils de Sandrine et Stéphane Risacher est programmé depuis le le plus jeune âge pour réussir à très, très haut-niveau. Plus qu’un excellent ailier shooteur, il a tout en magasin : de la taille, des qualités athlétiques, une adresse exceptionnelle… De plus, il est délié et à l’aise balle en main. Ne manque plus que de l’impact physique mais aussi une grinta trop discrète lors de la Coupe du Monde U17, avec seulement trois tirs tentés en demi-finales contre l’Espagne quand tout le monde attendait qu’il prenne ses responsabilités. Signe que malgré toute sa précocité, il a encore besoin de temps et de confiance. Au milieu d’un tel effectif, il devrait s’en sortir.

Photo : LDLC Asvel – Infinity Nine Media