Surprise du dernier exercice avec une 6e place au classement décrochée à l’issue de la saison régulière et une lutte acharnée face à l’Asvel en playoffs, le SQBB poursuit sur sa lancée cette année (4v-0d toutes compétitions confondues). Un démarrage en trombe auquel Nolan Traoré, la pépite tricolore débarquée courant mars dans l’Aisne en provenance du Pole France, n’est pas étranger (14,8 points, 5,5 passes décisives, 1,0 rebond et 1,0 interception de moyenne). Julien Mahé, l’entraîneur de Saint-Quentin, s’exprime sur celui qui est attendu dans le Top 5 de la future Draft NBA.
Nolan Traore a connu deux premiers matchs compliqués en championnat face à Monaco en ouverture puis sur le parquet du Mans. Comment expliquez-vous ce petit retard à l’allumage ? Faut il y voir la conséquence d’un été très chargé (ANGT, Euro U18, préparation aux jeux de Paris) ou la pression relative aux attentes, très importantes ?
Je crois que c’est plus simple que ça. Comme nous il est humain et il peut parfois être en manque de réussite ou en difficulté. Contre Monaco il a su se créer des situations intéressantes mais il était attendu. Et au regard du niveau athlétique de la Roca Team, c’était compliqué pour lui d’accéder au cercle. Même si la percussion, sa capacité à casser les lignes, reste sa grande force. Sur le match face au MSB, il a peut être un peu forcé, à l’image de quelques pertes de balles évitables. Mais je ne crois pas que ce soient les conséquences d’un été chargé. D’autant qu’on a pris le soin de gérer cet aspect là sur la présaison. Donc pour moi ça n’a pas de lien avec ses prestations. Et ce que je retiens avant tout, c’est qu’il a été capable de réagir très rapidement.
“Quand il arrive à prendre la balle en mouvement, il est quasiment inarrêtable”
Justement, il semble avoir pleinement lancé a saison avec deux derniers matchs de très haut niveau contre Kolossos en BCL (27 points, 5 passes décisive) puis face à Nancy en Betclic ELITE (20 points, 10 pases décisives). Quel a été le déclic ? Est-ce le fruit de vos discussions ?
On discute très souvent. On analyse aussi bien les entraînements que les matchs. Après la rencontre face au Mans, on a pris le temps de revenir sur ses choix balle en main et de lui rappeler ce sur quoi il est si bon. Contre les Grecs de Kolossos, il a trouvé des accès au cercle en jouant sur les premières intentions et sur jeu rapide aussi, grâce à nos bons rebonds défensifs. Et quand il arrive à prendre la balle en mouvement, il est quasiment inarrêtable. C’était aussi le cas contre Nancy. Sachant que sur ces deux matchs il a trouvé de la réussite au tir. Mais c’est la conséquence du travail, car il bosse énormément sur son shoot pour continuer de l’améliorer. Le sujet, c’était de ne pas perdre confiance et de faire des bons choix.
Comment se sent-il aujourd’hui, dans un collectif copieusement remanié cet été ?
Il est très à l’aise. Son rôle est important. D’autant qu’en l’absence de Lucas Boucaud, il est le seul meneur à avoir joué pour nous la saison dernière. Mais je trouve que les arrières qui nous ont rejoint cet été, Noah Kirkwood et Jerome Robinson, sont très complémentaires. Ce sont de bons shooteurs, capables de bénéficier des pénétrations de Nolan. Mais ce sont aussi des garçons à même de manier le ballon, donc de lui permettre de se décharger de la création et d’être un peu moins surveillé par les défenses. C’était notre objectif de recrutement cet été, et j’ai le sentiment qu’on a visé juste. Et humainement ça se passe très bien entre eux, donc je trouve Nolan vraiment très à l’aise dans le groupe aujourd’hui.
Vous le côtoyez au quotidien depuis plus de six mois maintenant. Voyez-vous déjà une évolution entre le Nolan Traore qui est arrivé au printemps dernier et le joueur, mais aussi l’homme, qu’il est aujourd’hui ?
Bien sûr ! Il n’a que 18 ans donc forcément, il évolue. Beaucoup de choses se sont passées pour lui dernièrement, donc il faut qu’il arrive à gérer au mieux le attentes qui existent aujourd’hui. Et il le fait plutôt pas mal, sachant qu’on et aussi là pour l’accompagner. Mais il a clairement pris en maturité depuis son arrivée au club. Le joueur a aussi pris en expérience, même s’il ne faut pas oublier qu’il n’a qu’une dizaine de matchs de Betclic ELITE derrière lui. C’est très peu quand on y pense. C’est pour ça qu’il faut relativiser ses deux matchs en demi-teinte, qui ne nous ont finalement pas empêché de l’emporter. Ça montre qu’il n’y a pas de dépendance aux performances de Nolan. On est capables de gagner quand il est en dedans, mais il a aussi su se montrer décisif contre Nancy, ce qui prouve qu’il est aussi à même de nous faire gagner aujourd’hui. C’est positif. Pour revenir à la question, oui, il évolue. Ce n’est plus le même garçon et le même joueur que celui qu’on a vu débarquer au mois de mars.
Quels sont ses axes de travail prioritaires ?
Il a beaucoup progressé sur sa capacité à faire jouer une équipe. Il devient de plus en plus meneur de jeu. Il fait globalement les bons choix et alterne bien entre le fait de jouer pour l’équipe et pour lui-même. Il a évidemment encore un peu de déchet, comme tout le monde, mais globalement il joue juste. Son axe de progrès majeur reste la constance dans sa concentration. Il a encore parfois des petites sautes de concentration. Et pour devenir un joueur de très haut niveau, il va falloir qu’il améliore ça. Mais c’est un garçon à l’écoute et qui travaille, donc il n’y a aucune raison pour qu’il n’y arrive pas.