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Le jour où Lyon-Villeurbanne a battu Monaco pour la dernière fois 

10 victoires consécutives. C’est la série en cours de l’A.S. Monaco face à LDLC ASVEL, toutes compétitions confondues. Un chiffre qui illustre à lui seul les récentes difficultés du club rhodanien et, surtout, la dimension prise par la Roca Team depuis ce fameux Game 5 de la finale du championnat de France 2022, perdu en prolongation et au bout du suspense par les hommes de Sasa Obradovic. A l’époque, les actuels Monégasques Elie Okobo et Matthew Strazel faisaient d’ailleurs partie de l’effectif rhodanien. Retour sur un match fou. 

Avec 4 victoires chacun sur la saison, une parité parfaite sur ces finales (2-2), Villeurbannais et Monégasques, vierges de tout trophée sur l’exercice, jouaient leur saison en ce 25 juin 2022 sur le parquet de l’Astroballe. Respectivement classées 1ère et 2ème à l’issue de la saison régulière, les deux équipes s’apprêtaient à offrir au basket tricolore et à ses fans un finish de toute beauté. 

Surclassés et incapables de finir le job au match précédent dans leur antre de Gaston Médecin (défaite 68-85 au Game 4), les hommes du rocher peinaient à rentrer dans la partie. Dépassé en défense avec 26 points encaissés dès le premier quart-temps et maladroit en attaque, à l’image d’un Mike James muet sur ce 1er acte (0 point à 0 sur 3) après ses 34 unités inscrites trois jours plus tôt, Monaco tremblait. Et subissait la loi de celui qui fait aujourd’hui les beaux jours du club de la principauté : Elie Okobo. 

Elie Okobo en patron 

Meilleur villeurbannais de ces finales (16,6 points et 19,2 d’évaluation en moyenne), l’ancien joueur des Phoenix Suns, bien aidé par l’impact et la dissuasion de Youssoupha Fall sous le cercle (14 points, 5 rebonds et 3 contres), permettait à l’Asvel de compter 10 longueurs d’avance à la mi-temps. C’était sans compter sur la réaction d’orgueil des Monégasques, qui revenaient à une possession des locaux dès la 25ème minute sur un tir extérieur de Jerry Boutsiele (47-44, 25’), avant de recoller au score dans la dernière minute de la 3ème période sur un dunk rageur d’Alpha Diallo, venu climatiser l’Astroballe (53-53, 29’). 

Les regrets éternels de Monaco 

Le moment choisi par Mike James (16 points et 10 rebonds pour 10 d’évaluation) pour prendre les choses en main. Limité à 3 points à la pause et à 5 unités jusque-là, l’actuel meilleur marqueur de l’histoire de l’EuroLeague plantait deux flèches longue distance successives pour donner aux siens leur premier avantage du match à 9 minutes de la sirène (55-59). Les deux formations se répondaient alors coup sur coup, enchaînant les actions de grande classe. Et dans un final irrespirable, Elie Okobo (20 points et 21 d’évaluation sur le match), encore lui, envoyait les deux équipes en prolongation d’un ultime lay up avec la faute (75-75). Lyon-Villeurbanne, encore mené de 3 points à 8 secondes du terme, revenait d’entre les morts pour priver le club de la principauté de son premier titre de champion dans l’élite et s’offrir 5 minutes d’extra time. 

William Howard ce héros 

Auteur d’un excellent passage au cœur du dernier quart-temps, à l’image de cette interception dans les mains de Dwayne Bacon conclue en double pas de l’autre côté du terrain pour ramener l’Asvel sur les talons de la Roca Team (67-68, 38’), William Howard (15 points et 22 d’évaluation) enfilait sa cape de super-héros dans le temps additionnel pour emporter la décision. Auteur du premier panier de la prolongation, déclenché derrière l’arc, l’éphémère joueur des Houston Rockets enchaînait deux actions cruciales dans la dernière minute.  

Non content de redonner l’avantage aux Rhodaniens d’un nouveau tir primé (83-81), l’ailier formé au Pôle France, précieux tout au long de la finale (meilleure évaluation de l’Asvel au match 4 avec 19), signait l’action du match. Tandis que Paris Lee, alors sous les couleurs monégasques, héritait d’un lay up tout cuit en contre-attaque pour passer devant à 15 secondes de la fin de la prolongation, William Howard surgissait de nulle part pour cueillir le meneur américain et assurer le triomphe de la bande à T.J. Parker. Pour le plus grand bonheur des supporters et d’un tout jeune Victor Wembanyama, 18 ans à peine et blessé sur cette fin de saison, euphorique derrière le banc villeurbannais. 

Les coéquipiers de David Lighty, ivres de bonheur, signaient une performance rare en raflant un troisième titre de champion de France d’affilée, le 21ème du club, après les sacres de 2020 et 2021. Le quatrième triplé réalisé par une équipe dans l’histoire de la ligue, le premier depuis le CSP Limoges entre 1988 et 1990. Un exploit que savourait pleinement Tony Parker, président de Lyon-Villeurbanne, au sortir du match : « C’est dur de marquer l’histoire du sport, on marque l’histoire du basket français ce soir »