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ITW Yakuba Ouattara, avant le double Paris-Monaco : “Une semaine déterminante pour nous”

Joueur de l’AS Monaco durant huit saisons, au point d’avoir été capitaine de la Roca Team, Yakuba Ouattara va retourner en principauté ce week-end afin de défier son ancien club dans le choc des leaders de Betclic ELITE. Mais avant cela, l’international français et son équipe reçoivent… Monaco en EuroLeague ce mercredi. Entretien avec cette double-dose de Paris – Monaco.

Vous avez une reprise musclée cette semaine après la trêve internationale puisque vous avez joué samedi contre Saint-Quentin, vous avez joué lundi face au Fenerbahçe, vous jouez mercredi et puis encore ce week-end à Monaco.

C’est vrai que là le calendrier s’emballe un peu. Plus que les matchs c’est surtout l’importance de chaque match qui est à noter. On a presque que des adversaires directs au classement, que ce soit en EuroLeague ou en championnat. Il faut arriver à donner le meilleur de nous-mêmes, à vite tourner la page et à passer tout de suite à la suite.

Sur les trois matchs derniers matches, vous vous êtes inclinés, mais ça ne se joue quasiment qu’à une possession à chaque fois. Comment traversez-vous cette période un peu plus compliquée que ce que vous avez connu jusqu’ici cette saison ?

C’est sûr que c’est frustrant de perdre à chaque fois de peu, comme ça, ça se joue tellement sur de petits détails. On sent qu’on croit pouvoir l’emporter à chaque fois. Il y a pas mal de frustration, ça ne se cache pas. Mais ça fait partie du sport, du basket. Le truc, c’est qu’on n’a pas le temps de trop se lamenter sur les matchs passés. Il faut vite arriver à tourner la page parce que les autres matchs viennent vite et ils sont tout aussi importants.

On s’approche de la fin de saison et les enjeux sont en hausse. Avec Monaco, que vous affrontez ce mercredi en EuroLeague, vous avez le même bilan maintenant en Euroleague, 16 victoires et 11 défaites. Donc il y a l’enjeu de la course aux playoffs à sept journées de la fin. En Betclic ELITE, vous êtes aux deux premières places avec 15 victoires chacun.

On est clairement dans le vif du sujet. Ce sont des matchs qui ont une grosse importance et qui vont justement montrer vers quelle direction la saison va aller.

Vous avez déjà croisé Monaco cette année, ça s’est plutôt bien passé avec deux victoires à la clés, est-ce que ça vous donne un petit avantage dans les têtes ?

On connaît bien Monaco, après maintenant avoir gagné deux matchs, ça veut tout et rien dire à la fois. Ça montre que oui, on a les capacités pour les battre, mais c’est aussi le passé. Et une équipe comme Monaco est tellement talentueuse qu’il ne faut pas les laisser se mettre en confiance. C’est tout plein de facteurs qu’il faut qu’on arrive à maîtriser et qu’on donne le meilleur de nous même ce jour-là et qu’on propose le meilleur jeu possible ce jour-là. Je pense que cette équipe-là est très redoutable.

Revenir à Monaco : “Ça fait toujours quelque chose”

Toi qui as été longtemps à Monaco, capitaine du club, l’équipe a été légèrement modifiée cette année au niveau de l’effectif et encore dernièrement avec l’arrivée de Daniel Theis, mais surtout il y a un nouveau coach, Vassilis Spanoulis. Qu’observes-tu de nouveau à Monaco par rapport à ce que tu as connu par le passé ?

Je vois que l’arrivée du nouveau coach a amené une nouvelle philosophie. Il veut plus faire tourner la balle. De ce que je vois et des échos que j’ai pu avoir, ça pour moi je pense que ça change pas mal parce que c’est une équipe qui a tellement de talent et de danger partout que quand le ballon tourne, que tout le monde est impliqué, ils deviennent très durs à jouer. C’est une équipe aussi qui est un peu en baisse défensivement ces derniers temps, c’est un peu là où ils pêchent. Et je pense que c’est là où nous, il va falloir qu’on soit très fort défensivement pour déjà arriver à les ralentir et offensivement arriver à prouver les plus faibles points de leur défense pour les punir.

Est-ce que tu vois des joueurs qui ont un peu évolué aussi dans l’effectif, on a l’impression qu’avec les progrès de Matthew Strazel et d’Elie Okobo, la hiérarchie n’est pas tout a fait la même que par le passé. Mike James était tellement omniprésent la saison passée, là il peut être un peu plus en retrait.

Oui, Elie fait du Elie. Il a toujours été un peu dans ce registre-là. Peut-être qu’il a un peu plus de réussite cette saison. Mais celui qui m’impressionne le plus c’est Matthew. Il a vraiment passé un cap cette saison. Il a eu plus de responsabilités. Il a su vraiment saisir sa chance. Et il le fait vraiment super bien. Et ça me fait plaisir pour lui de voir à quel point il a progressé et surtout à quel point il joue juste.

Tu étais déjà revenu à Monaco en EuroLeague fin octobre, tu étais déjà revenu sur place au mois d’octobre où vous aviez gagné. Est-ce que ça fait toujours quelque chose de retourner à la salle Gaston Médecin ?

C’est sûr, ça fait toujours quelque chose. J’ai passé 8 ans là-bas, donc y revenir, c’est bizarre d’un côté de devenir en tant qu’adversaire. Après avoir passé un tel moment de temps là-bas, vécu tellement de choses, je connais tout le monde. C’est vraiment particulier. Le premier match qu’on a joué, c’est un match qui m’a beaucoup touché. Ils ont fait une vidéo hommage et ils m’ont offert un tableau.

Quels sont tes meilleurs souvenirs à Monaco ?

Il y en a pas mal. Il y a déjà les deux titres de champion de France, surtout le premier (en 2023) parce que c’est la première fois que Monaco arrivait à gagner ce titre. Il y a eu la qualification en playoffs la première saison en EuroLeague (en 2022), c’était quelque chose d’énorme. Et la saison d’après, la qualification pour le Final Four. Les deux Leaders Cup aussi que j’ai gagné avec le club, et la Coupe de France. Il y en a beaucoup. Je parle beaucoup des titres là parce que c’est ce qui ressort le plus fort mais il y a plein d’autres moments. Tous les énumérer ça nous prendrait beaucoup de temps.

J’imagine que sur toutes ces années tu as senti la montée en puissance du club. Cette année toi tu les vois être capable d’aller encore plus haut, c’est-à-dire déjà de retourner aux Final Four, et même pourquoi pas viser le titre ?

Bien sûr, ils ont le potentiel et l’effectif pour. L’équipe a été montée pour ça. Et clairement, on le voit, au niveau talent, ils ont énormément de ressources. C’est une équipe qui est capable du meilleur comme du pire. Ils ont en tout cas le potentiel pour aller jusqu’au bout. Après maintenant tu vois bien comment ça se passe en Euroleague, c’est super serré. Et un faut pas qui s’embrouille tout.

Malgré les souvenirs, maintenant tu es à Paris, puis vous êtes en concurrence directe au niveau pour la course aux playoffs de l’EuroLeague mais aussi pour la première place de la saison régulière de Betclic ELITE. Est-ce qu’il y a cet objectif de la première place puisque finalement vous êtes premiers devant eux ? Si vous gagnez ce dimanche, vous prendrez un avantage considérable.

Oui bien sûr, mais pour nous c’est un objectif. On sait très bien à quel point c’est important pour la suite d’avoir l’avantage du terrain. Comme je dis, c’est une semaine qui est déterminante pour nous, que ce soit en EuroLeague ou en championnat de France. Tous les matchs là, il faut les gagner. On joue des finales, clairement.