Vous en avez désormais l’habitude chaque mois, la Direction de l’arbitrage de Haut Niveau et la Ligue Nationale de Basket s’associent à travers le format “L’arbitre décrypte”.
Un contenu qui permet de revenir sur plusieurs coups de sifflet avec pédagogie et en expliquant avec précision des actions qui se sont déroulées sur les parquets de Betclic ELITE.
SITUATION 1
Description de l’action : l’attaquant saute pour tirer et dispose d’office, d’une zone de réception lui appartenant (cylindre). Dès lors qu’un adversaire vient poser un ou ses appuis dans cette zone, il se rend auteur d’une infraction. Les arbitres, n’ayant pas vu la situation en direct, utilisent l’IRS pour vérifier les faits.
Après le visionnage, la décision des arbitres est bonne et les explications sont claires et maitrisées.
L’arbitre en responsabilité (en bas de l’écran appelé AK) suit le ballon des yeux et ne contrôle pas le jeu autour de la zone du tir.
Après un tir dont il a la responsabilité primaire, AK doit suivre l’IOT (technique d’arbitrage) suivant :
UP : regarder s’il n’y a pas un contact sur les bras ou le corps du tireur.
Down : Vérifier si le tireur ne balance pas ses pieds, s’il retombe dans son cylindre, si aucun défenseur ne vient se positionner dans son cylindre, s’il ne simule pas.
Rebound : Observer les joueurs qui jouent le rebond, sanctionner les infractions (pousser, tenir…). Le cas échéant, l’arbitre à l’opposé (appelé AC) en aide, doit suivre la même procédure.
Règlement FIBA
Interprétations F-3.3.19 : parmi les situations de jeu qui peuvent être examinées à tout moment de la rencontre, on retrouve la situation d’un tir réussi et qui a été relâché depuis la zone de tir à 2 ou 3 points :
– si une faute personnelle, antisportive ou disqualifiante répondait aux critères d’une telle faute ou devait être corrigée à la hausse, être déclassée ou être considérée comme une faute technique.
Conclusion : les arbitres, n’ayant pas vu la situation en direct, utilisent l’IRS (Instant Replay System / Vidéo) pour vérifier les faits.
Après le visionnage, la décision des arbitres résulte sur le fait qu’il y a un risque de blessure. La faute antisportive est la sanction requise.
Bonne application et respect du protocole de la part des arbitres.
SITUATION 2
Description de l’action : le jeu sans ballon n’est pas le plus simple à arbitrer mais il fait parti des devoirs des arbitres. Une altercation entre 2 joueurs se produit et d’autres s’en mêlent.
Les deux arbitres responsables du jeu réagissent très rapidement en s’interposant physiquement entre les joueurs qui se séparent sans difficulté. Très bonne réactivité des arbitres. Aucune personne des bancs n’est entré sur le terrain.
Règlement FIBA
Articles 36 et 37 :
Une faute technique est une faute de comportement de joueur sans contact comprenant
mais non limitée aux faits de :
– S’adresser et/ou communiquer de façon irrespectueuse avec les arbitres, le commissaire, si présent, les officiels de table, les adversaires ou les personnes autorisées à s’assoir sur les bancs d’équipe.
Une faute antisportive est un contact d’un joueur qui, selon le jugement d’un arbitre est :
– Un contact commis sur un adversaire ne constituant pas une tentative légitime de jouer directement le ballon dans l’esprit et l’intention des règles.
Conclusion : A11 a écopé d’une faute antisportive pour avoir attrapé au pied son adversaire, B6 d’une faute technique pour être allé vers la provocation.
Pour éviter une mauvaise interprétation de la décision finale, les arbitres réunissent les 2 coaches pour expliquer les sanctions. Ils communiquent ensuite à la table de marque avec les signaux. Bon travail des arbitres.
SITUATION 3
Description de l’action : l’attaquant drive vers le panier et tir en lay-up. Le défenseur est en position légale de défense lorsque l’attaquant crée le contact sur lui. Le défenseur a les appuis dans le demi-cercle de non charge et l’attaquant est en l’air lorsque ce contact se produit.
Règlement FIBA
Article 33.10 : des zones des demi-cercles de non-charge sont tracées sur le terrain de jeu dans le but de signaler une zone spécifique pour l‘interprétation des situations d’obstruction / charge (passage en force) sous le panier.
Dans toute situation de pénétration vers la zone de non-charge, tout contact provoqué par un
joueur attaquant en l’air contre un défenseur à l’intérieur du demi-cercle de non-charge ne doit
pas être sifflé comme une faute offensive, à moins que l’attaquant n’utilise illégalement ses
mains, bras, jambes ou son corps. Cette règle s’applique lorsque :
– Le joueur attaquant contrôle le ballon alors qu’il est en l’air, et …
– Il tente un tir du terrain ou passe le ballon à un coéquipier, et …
– Le joueur défenseur a un ou les deux pieds en contact avec la zone de demi-cercle de
non-charge.
Conclusion : l’attaquant en l’air crée un contact qui n’est pas une faute du fait que le défenseur soit à l’intérieur du demi-cercle de non-charge. Bon “no call” des arbitres.
SITUATION 4
Description de l’action : sur cette première attaque de la rencontre, les arbitres doivent être vigilants à toutes les situations. L’écran de B11 posé sur A20 est illégal car lorsqu’un écran est posé sur un joueur en mouvement, son adversaire doit lui laisser le temps et la distance pour pouvoir éviter le contact en s’arrêtant ou en changeant de direction. Ce n’est pas le cas ici.
Règlement FIBA
Article 33.7 : l’écran est illégal lorsque le joueur qui fait l’écran sur un adversaire :
– Était en déplacement lorsque le contact s’est produit.
Conclusion : les arbitres ne sifflent pas. C’est un oubli qui donne un avantage illégal à l’équipe qui attaque. Le coup de sifflet est attendu sur ce genre de situation.
SITUATION 5
Description de l’action : sur cette contre-attaque, le défenseur tente de chasser le ballon. En essayant cela il est responsable du contact avec l’attaquant. Les arbitres sifflent une faute antisportive, qu’ils vont vérifier en vidéo.
Règlement FIBA
Article F.3.3 : les arbitres sont autorisés à arrêter le jeu immédiatement pour examiner tout acte de violence ou acte de violence potentielle.
– Les arbitres doivent identifier la nécessité d’un examen de l’IRS et le revisionnage doit avoir lieu après l’acte de violence ou l’acte de violence potentielle dès que les arbitres arrêtent le jeu pour la première fois.
Conclusion : il n’y a pas de critère de faute antisportive et la vérification est une bonne décision des arbitres qui décident de déclasser le niveau de la faute antisportive en faute personnelle.
BONUS : Sur écoute avec l’arbitre Mehdi Difallah
Les équipes de DAZN ont suivi l’arbitre Mehdi Difallah lors du choc entre Lyon-Villeurbanne et Paris en décembre dernier. Un “mic’d up” passionnant qui permet de plonger dans les coulisses de l’arbitrage.
Rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode de “L’arbitre décrypte” !